UBS n'a pas fait les choses à moitié en sanctionnant Faurecia, ou plutôt si : la valorisation assignée par la banque suisse est passée de 56 à 28 EUR, entraînant la recommandation de "neutre" à "vendre". Dans le cadre d'une étude plus vaste consacrée aux équipementiers automobiles européens, l'équipe de recherche estime que la filiale de Peugeot va être confrontée à une décélération marquée de sa croissance organique et à la tendance générale négative du secteur. Elle pense en outre que l'accroissement de l'exposition au segment technologique automobile n'est pas une bonne idée.
 
En ce qui concerne la croissance organique, plusieurs facteurs sont à l'œuvre, notamment un marché mondial moins fringant, une base de comparaison qui se complique ou un levier des coentreprises qui ralentit. Cela aura des conséquences sur les marges, puisqu'UBS estime que l'objectif d'atteindre 8% de rentabilité opérationnelle en 2020 est hors d'atteinte (il vise 7,3%). Quant à l'investissement dans un segment plus riche en technologie, il paraît vain à l'analyste, du fait des sommes élevées à investir et de la tendance à la déflation sur les prix. Il est d'ailleurs critique sur l'opération Clarion, réalisée à deux fois la valorisation de Faurecia (hors synergies) alors que les marchés finaux de la société sont très fragmentés et hautement concurrentiels.
 
La banque précise que le gros décalage entre son ancien objectif de 56 EUR et le nouveau de 28 EUR est la conséquence de projections de résultats plus basses, d'un taux de croissance long terme réduit de 2% à 0% et d'une marge opérationnelle sous-jacente long terme revue en baisse de 5 à 4%. Elle redoute un ajustement sévère du consensus.

Dans l'étude publiée ce matin, UBS a aussi relevé de neutre à acheter sa recommandation sur Plastic Omnium avec un objectif relevé de 25 à 27 EUR (valeur préférée de l'analyste dans le secteur). L'analyste reste acheteur de Valeo malgré un cours-cible abaissé de 38 à 35 EUR.