Wall Street est attendue en ordre dispersé mercredi et les Bourses européennes reculent à mi-séance, les craintes liées à la pandémie et les tensions entre les Etats-Unis et la Chine prenant le dessus sur l'effet porteur du plan de relance européen. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en repli d'environ 0,2% pour le S&P-500 et le Dow Jones mais en hausse de 0,25% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 perd 0,99% à 5.053,98 points vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,27% et à Londres, le FTSE abandonne 0,92%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,97%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,72% et le Stoxx 600 de 0,85%.

Le plan de relance arraché par les dirigeants européens à Bruxelles avait permis aux Bourses européennes de finir mardi dans le vert mais l'optimisme n'a pas duré.

Aux Etats-Unis, Donald Trump a déclaré que la situation épidémique aux Etats-Unis allait probablement empirer, encourageant pour la première fois la population à porter un masque quand la distanciation sociale n'était pas possible.

Autre source d'inquiétudes pour les investisseurs, les relations diplomatiques entre les Etats-Unis et la Chine restent très tendues. Dernier épisode en date, Washington a ordonné à Pékin de fermer son consulat dans la ville texane de Houston pour la protection de la "propriété intellectuelle américaine", une décision qu'a condamnée la Chine en menaçant de prendre des mesures de représailles.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Les résultats d'entreprises continuent de pleuvoir et d'animer la tendance des deux côtés de l'Atlantique.

Dans les échanges avant l'ouverture de Wall Street, l'action Snap perd plus de 7%, le réseau social ayant annoncé mardi soir une croissance du nombre d'utilisateurs actifs moins importante que prévu.

Texas Instruments avance de 1,5% en avant-Bourse après avoir publié un objectif de chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux estimations.

Les résultats trimestriels de Microsoft et de Tesla seront publiés après la clôture de Wall Street.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, les indices sectoriels sont dans le rouge à la mi-journée avec un repli particulièrement marqué pour le compartiment des transports et loisirs (-2,32%) et de l'automobile (-2,07%), pénalisé par les résultats mal accueillis de l'équipementier Valeo.

Le groupe automobile chute de 8,50% après avoir annoncé mardi avoir subi une lourde perte au premier semestre à cause de la crise du coronavirus et avoir engagé un vaste plan d'action pour réduire ses coûts et préserver sa trésorerie.

Dans son sillage, Michelin perd 3,30% et Faurecia 3,86%.

Contre la tendance, Orpea prend 6,23%, en tête du SBF 120, après la publication de prévisions encourageantes.

Ipsen gagne 5,45% après un relèvement de recommandation par JPMorgan, qui passe à "surpondérer" sur la valeur.

Ailleurs en Europe, Kingfisher grimpe de 11,91% à Londres, le propriétaire en France des enseignes Castorama tablant sur un bénéfice ajusté du premier semestre supérieur à celui de l'année dernière à la faveur d'un solide deuxième trimestre.

CHANGES

L'appétit des cambistes pour l'euro ne faiblit pas après l'accord conclu mardi par les dirigeants européens sur un fonds de relance européen d'un montant de 750 milliards d'euros. La monnaie unique gagne 0,36% face au dollar et a touché en séance un plus haut depuis la mi-octobre 2018, à 1,1583 dollar.

"Les dirigeants européens ont délivré un message fort mardi; après presque une décennie de doutes sur la capacité des différents États membres à faire preuve de solidarité les uns envers les autres et à étendre l'intégration au niveau fiscal, c'est exactement ce qui a été fait. Le fonds de sauvetage européen pourrait changer la donne pour l'Union européenne et pour sa monnaie", a déclaré Ricardo Evangelista, analyste senior chez ActivTrades.

Malgré les tensions USA-Chine et l'aggravation de la crise sanitaire, le dollar ne profite pas de son statut de valeur refuge et recule de 0,1% contre un panier de devises internationales.

TAUX

Sur le marché obligataire, le retour de l'aversion au risque se traduit par le repli des rendements des emprunts d'Etat, celui des Treasuries à 10 ans perdant 1,6 point de base, autour de 0,59%. Le rendement de son équivalent allemand abandonne plus de deux points de base à -0,483%.

PÉTROLE

Les cours pétroliers reculent en raison des tensions entre les Etats-Unis et la Chine et de l'annonce par l'American Petroleum Institute (API) d'une augmentation plus importante que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière, à 7,5 millions de barils contre 2,1 millions pour le consensus.

Le baril de Brent cède 1,15% sous 44 dollars et celui de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,36% à 41,35 dollars.

Les investisseurs suivront la publication des chiffres de l'Energy Information Administration (EIA) sur les stocks à 14h30 GMT.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga