Les soupçons de blanchiment et d'évasion fiscale qui pèsent sur Blooming Land, la fondation d'entreprise de Ferrexpo en Ukraine, sont en train de faire des dégâts sur le groupe minier coté à Londres (mais immatriculé en Suisse), dont le titre sombre de 18% autour de 220 GBp lors de la séance boursière du 26 avril 2019. La veille, l'action avait très bien tenu malgré la communication d'éléments issus de l'enquête en cours diligentée par le conseil d'administration. Les conclusions préliminaires tendent à démontrer que des irrégularités sont avérées, mais que rien ne permet d'affirmer ou d'infirmer que le PDG de Ferrexpo ait eu un quelconque contrôle ou une quelconque influence sur la gestion de la fondation. Qu'à cela ne tienne, puisque son conseil d'administration a unanimement estimé qu'il n'exerçait ni contrôle, ni influence. 

Mais ce matin, l'annonce de la démission du commissaire au comptes du groupe, Deloitte, avec effet immédiat, a un tout autre impact. Ni Ferrexpo, ni la firme d'audit n'ont expliqué les raisons de ce divorce qui fait tâche à l'heure où le groupe cherche à démontrer sa bonne foi. Le flou persistant explique la violente réaction du marché. Le financement de Blooming Land est assuré via une filiale ukrainienne baptisée Khimkreativ, une structure contrôlée par le PDG de Ferrexpo, le magnat ukrainien Kostyantin Zhevago. La fondation a reçu 110 millions de dollars de la maison-mère depuis 2013, dont 24 millions de dollars en 2017 et 9,5 millions de dollars en 2018 avant que les donations ne soient suspendues il y a un an.