Rome (awp/afp) - Des valves de respirateurs imprimées en 3D, des fabricants de bas et collants qui se mettent aux masques, l'Italie cherche par tous les moyens à combattre l'épidémie de Covid-19 qui a déjà fait plus de 6000 morts dans le pays.

"Nous avons été contactés par le journal de Brescia qui a lancé un SOS de la part d'un hôpital de notre département demandant s'il était possible d'imprimer en 3D des valves Venturi", raconte à l'AFP-TV Alessandro Romaioli, un ingénieur de l'entreprise Isinnova spécialisée dans l'impression 3D.

Le département de Brescia se trouve en Lombardie (nord), la région la plus touchée par l'épidémie avec 3776 décès sur les 6077 enregistrés dans le pays.

"Nous sommes allés à l'hôpital de Chiari et nous avons pris en main le premier exemplaire de la valve qui semblait tout compte fait assez simple à imprimer" mais ne l'était pas vraiment en raison d'une très faible marge d'erreur qu'il permettait, poursuit M. Romaioli.

"Nous avons imprimé quatre prototypes et nous les avons ramenés à l'hôpital et il nous ont dit qu'ils fonctionnaient, qu'ils les avaient testés sur des patients avec d'excellents résultats et ils nous ont dit +C'est fantastique, on en a besoin de 100 de plus+", raconte enthousiaste le jeune ingénieur.

Masques de plongée adaptés

"Dans une situation normale, les valves utilisées dans un hôpital doivent être certifiées, elles doivent passer tous les tests. Dans ce cas, l'hôpital avait un besoin très urgent, ils nous ont dit +On a des patients sans oxygène à cause du manque de ces valves, quoi que vous nous apportiez, ce sera un plus+", précise M. Romaioli.

"Nous ne savions plus comment donner l'oxygène aux patients (...). Les valves pour les respirateurs étaient terminées (...) mais leur impression en 3D nous a sauvés", a déclaré le directeur de l'hôpital Mauro Borelli, cité par le quotidien Il Fatto Quotidiano.

La société Isinnova a également adapté des masques de plongée de manière à pouvoir les brancher sur des respirateurs et de nombreuses sociétés en Italie tentent de donner un coup de main similaire.

Le fabriquant de bas, lingerie et collants Calzedonia a ainsi annoncé que certains de ses ateliers s'étaient reconvertis, fabriquaient depuis lundi 10'000 masques par jour et qu'ils monteraient en cadence.

L'équipementier sportif Macron annonce pour sa part être disposé à fabriquer dans ses établissements en Chine "des masques, des gants, des tabliers" servant à se protéger du virus.

De même que le constructeur automobile italo-américain Fiat Chrysler Automobiles (FCA) qui a annoncé que l'un de ses établissements produirait 1 million de masques par mois.

afp/fr