par Gilles Guillaume et Dominique Vidalon

PSA va devoir redoubler d'effort pour atteindre ses objectifs d'économies freinés par l'épidémie de coronavirus, a déclaré jeudi le président du directoire du constructeur automobile français.

Le groupe, qui enchaîne depuis plusieurs années des résultats financiers records, veut réduire à nouveau de 700 euros ses coûts totaux variables par véhicule entre 2019 et 2021, dernière partie de son plan stratégique "Push to pass".

Sur l'année écoulée, il est parvenu à économiser 111 euros sur chacune de ses voitures.

"Ce n'est pas suffisant, nous sommes en train de redoubler d'activité pour hausser notre rythme et évidemment le COVID-19 ne nous aide pas", a déclaré Carlos Tavares lors de l'assemblée générale annuelle des actionnaires qui s'est tenue à huis clos.

Il a souligné que la traque permanente d'économies, qui ont permis au groupe d'abaisser son point mort à 53% de ses ventes, a contribué à protéger PSA face au choc de la pandémie. Et le projet de fusion avec FCA est à ce titre "la meilleure des solutions pour faire face à la crise et à ses incertitudes", a ajouté Carlos Tavares.

Il s'est dit confiant de voir le rapprochement, qui doit donner naissance au quatrième groupe automobile mondial par les ventes en volume et au troisième par le chiffre d'affaires, aboutir selon le calendrier fixé, d'ici la fin du premier trimestre 2021.

Bien que la Commission européenne ait opté pour une enquête approfondie en raison de l'implication du mariage pour la concurrence dans les utilitaires, le président du directoire de PSA a estimé que le planning était "strictement respecté".

La fusion permettra de diluer les lourds investissements requis pour continuer à réduire à l'avenir les émissions des véhicules sans que leur prix de vente s'envole. Et le potentiel du projet est prometteur, a ajouté Carlos Tavares, car les 3,7 milliards d'euros de synergies annuelles qu'il en attend ne constituent qu'un "plancher".

(Gilles Guillaume, édité par Nicolas Delame)