(Actualisation: déclarations supplémentaires du président du directoire de PSA sur le calendrier de la fusion avec FCA, son futur nom, les termes de l'accord et la présence de FCA dans la région Amériques)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les constructeurs automobiles Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et PSA sont prêts à faire "toutes les concessions nécessaires" auprès de la Commission européenne pour permettre leur rapprochement, a déclaré vendredi le président du directoire du groupe français, Carlos Tavares, expliquant également que les deux groupes s'efforceraient d'améliorer le montant des synergies prévues dans le cadre de leur union.

PSA et FCA ont officialisé la semaine dernière leurs négociations en vue d'une fusion à 50-50 qui doit donner naissance au quatrième groupe automobile mondial, avec 8,7 millions de véhicules vendus.

Prenant pour la première fois la parole depuis cette annonce, Carlos Tavares a déclaré sur BFM Business que les deux groupes étaient "bien entendu" prêts "à faire toutes les concessions nécessaires" pour que la Commission européenne donne son feu vert à l'opération, "puisque notre but est d'arriver à un résultat favorable au rapprochement de ces deux entreprises".

Interrogé sur la suppression d'une des marques de la future entité fusionnée, Carlos Tavares a répondu par la négative. "Aujourd'hui, je ne vois pas la nécessité, si ce 'deal' venait à être conclu, de supprimer une des marques" car chacune d'entre elles a "une histoire fabuleuse".

Concernant les synergies tirées de l'opération, Carlos Tavares a rappelé qu'elles étaient prévues à 3,7 milliards d'euros par an. "C'est une valeur nominale, c'est une valeur évidemment que nous nous attacherons à améliorer dans le temps", a-t-il assuré.

Le président du directoire de PSA a rappelé que FCA et son groupe travaillaient actuellement à la "production d'un accord engageant avec valeur juridique". "Nous espérons atteindre ce niveau dans plusieurs semaines, la date est encore difficile à cerner" mais "les travaux qui sont actuellement engagés par les différentes équipes entre les deux entreprises se déroulent dans un esprit extrêmement positif", a-t-il fait valoir.

Un futur nom en rapport avec la mobilité

Interrogé sur le calendrier de finalisation de cette potentielle fusion entre les deux groupes automobiles, Carlos Tavares, a affirmé que "compte tenu des autorisations réglementaires qu'il faut obtenir, un 'deal' de cette nature ne se fait pas jusqu'au 'closing' [la finalisation, ndlr] en moins d'un an".

Le dirigeant a par ailleurs indiqué qu'il n'avait pas encore d'idée concernant le nom de la future entité fusionnée, mais a précisé que les salariés seraient consultés sur ce sujet et que le nom serait "très probablement en rapport avec la mobilité".

Plusieurs analystes ont souligné que les termes financiers du rapprochement, dont les grandes lignes ont été dévoilées la semaine dernière par les deux groupes, sont tels qu'ils reviendraient à faire payer à PSA une prime de contrôle de 30% à 50%. Carlos Tavares a toutefois apporté plusieurs nuances à ce constat.

"Nous sommes en train de parler d'une situation qui s'apprécie par rapport à la valorisation des deux entreprises", qui "est impactée par la volatilité des marchés", a-t-il expliqué. "Si vous faites varier cette fenêtre temporelle d'analyse des valeurs des entreprises, vous verrez que cette appréciation peut varier dans des proportions importantes", a-t-il ajouté.

En outre, "on ne peut pas parler d'une prime sans parler de gouvernance et nous pensons que la gouvernance de cette nouvelle entité" ne serait pas "en notre défaveur", a poursuivi le dirigeant. "La création de la valeur" pour les actionnaires des deux groupes "est énorme ", a-t-il assuré.

La force de FCA aux Amériques

Carlos Tavares a également répété que le projet de fusion entre les deux groupes n'était pas basé sur des fermetures d'usines.

"Lorsque nous avons pris le contrôle d'Opel [en 2017, ndlr] la situation d'Opel était bien plus critique que la situation de FCA", qui "n'est pas en crise", a-t-il rappelé. "Avec Opel, nous sortions d'une période de 20 ans de pertes accumulées. Nous avons su redresser cette entreprise sans fermeture de site, et nous l'avons fait également pour PSA" que "nous avons redressé en 2014-2015 sans fermer de site", a développé le dirigeant.

Carlos Tavares a par ailleurs loué la force de FCA "aux Amériques", avec des parts de marché "de 12% en Amérique du Nord et de 13% en Amérique latine". "Nous avons visiblement une équipe dirigeante de très grande qualité" chez FCA, a-t-il affirmé.

"Quand nous aurons créé, si nous la créons, cette nouvelle entreprise, nous [PSA, ndlr] allons évidement bénéficier de la maîtrise produit et de la qualité des équipes dirigeantes de FCA en Amérique du nord", a exposé Carlos Tavares, alors que PSA compte revenir aux Etats-Unis avec la marque Peugeot à un horizon encore non fixé précisément.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: LBO - VLV

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