À Paris, le CAC 40 a terminé sur un gain de 0,51% à 5.268,26 points. Le Footsie britannique a pris 0,41% et le Dax allemand 1,51%, signant sa plus forte hausse en trois semaines.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,01%, le FTSEurofirst 300 de 0,54% et le Stoxx 600 de 0,59%.

Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a déclaré mardi que la banque centrale réagirait de manière "appropriée" aux risques nés des tensions commerciales mondiales ou liés à d'autres événements récents, préparant peut-être le terrain à l'éventualité d'une baisse des taux.

La veille, James Bullard de la Fed de Saint-Louis, avait été plus loin encore en disant qu'une baisse de taux "pourrait être bientôt justifiée".

"Les investisseurs sont rassurés par l'éventualité d'une baisse de taux de la Fed si l'économie ralentit considérablement", a déclaré Michael Geraghty, chargé de stratégie chez Cornerstone Capital Group.

Alors que la Chine et les Etats-Unis semblent empêtrés dans un conflit commercial qui menace de perdurer, le ministre chinois du Commerce a appelé mardi à un dialogue et à des négociations en vue de résoudre les différends avec les Etats-Unis.

VALEURS

Le secteur automobile s'est distingué à la hausse (+3,09%), aidé par des commentaires positifs de RBC, après avoir perdu 16,9% entre son pic annuel du 18 avril et la clôture de lundi soir. En vedette, Renault a pris 4,28% et Fiat Chrysler 3,87% alors que la voie semble se dégager pour un accord de fusion.

Le compartiment bancaire a gagné 1,99%.

L'indice des banques italiennes s'est adjugé 2,44% après des déclarations du président du Conseil Giuseppe Conte affirmant que son gouvernement devait respecter les règles budgétaires de l'UE tant que celles-ci n'auraient pas été modifiées.

A Paris, le groupe parapétroier CGG a bondi de 13,45% après l'annonce d'un accord portant sur le transfert au groupe Shearwater de cinq navires.

Lanterne rouge du SBF 120, Ubisoft a chuté de 3,27%, le marché s'inquiétant d'une vente importante d'actions de la société par la famille fondatrice Guillemot lors des derniers jours.

TAUX

Sur le marché obligataire, les déclarations de Giuseppe Conte ont fait retomber le rendement du 10 ans italien à 2,473% (-10 points de base), un creux de deux mois.

Le 10 ans allemand a terminé sans trop de changement à -0,205%, après avoir inscrit un plus bas record à -0,219%.

Le rendement des Treasuries à 10 ans grimpe de six points de base à 2,14%, après être tombé lundi à 2,061%, en raison du climat général d'aversion au risque et des déclarations de James Bullard sur une baisse des taux qui pourrait "bientôt" se justifier.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar s'est brievement retourné à la baisse face à un panier de devises internationales à l'issue des déclarations de Jerome Powell avant de revenir à son niveau initial.

"Les commentaires de Powell seront perçus comme légèrement négatifs pour le dollar mais la variation devrait rester limitée car le dollar a déjà reculé lundi à la suite des déclarations de Bullard", a déclaré John Doyle, responsable du trading chez Tempus à Washington.

"Powell ne va pas aussi loin que Bullard hier mais il évoque les mêmes éléments d'incertitude : les tensions commerciales et la faible inflation. On assiste probablement au début d'une initiative verbale coordonnée de la Fed pour préparer les intervenants des marchés à au moins une baisse de taux cette année."

L'euro recule parallèlement à 1,123 après un pic en séance à 1,1277.

LES INDICATEURS DU JOUR

La monnaie unique est pénalisée par les chiffres de l'inflation en zone euro inférieurs aux attentes, un souci permanent pour la Banque centrale européenne (BCE) qui annoncera sa décision de politique monétaire jeudi.

"Avec des anticipations d’inflation pointant vers le bas, la BCE devrait en toute logique envoyer des signaux laissant espérer un assouplissement monétaire sans trop de délai. Il n’est pas certain qu’elle soit en position de le faire cette semaine," peut-on lire dans une note d'Oddo.

"A la différence de la Fed qui a engagé cette année une revue de sa stratégie monétaire visant à réaffirmer la symétrie de sa cible d’inflation, rien de tel ne se dessine à la BCE."

Aux Etats-Unis, les nouvelles commandes à l'industrie ont reculé en avril et les livraisons ont accusé leur plus forte baisse depuis deux ans, montrent des données du département du Commerce qui témoignent d'un ralentissement prolongé de l'activité manufacturière susceptible de se propager au reste de l'économie.

A WALL STREET

A l'heure de la cloture en Europe, les indices de Wall Street gagnaient entre 1% et 2%.

Le secteur financier progressait de 2,12%, soutenu par une hausse de 2,95% des banques dans le sillage des taux longs américains.

Les valeurs technologiques reprenaient 2,33% après avoir cédé 1,76% lundi en raison de craintes sur des enquêtes antitrust aux Etats-Unis visant les géants du numérique. Apple gagnait ainsi 2,83%, parmi les plus fortes hausses du Dow Jones.

PETROLE

Les cours du pétrole repartent à la hausse, dans le sillage des marchés boursiers, malgré les craintes persistantes sur la demande mondiale en raison du ralentissement économique. Le baril de Brent remonte à 61,8 dollars après être tombé auparavant à un creux de plus de quatre mois à 60,21. Le brut léger américain (WTI) s'apprécie à 53,5 dollars le baril.

(Édité par Véronique Tison)

par Laetitia Volga