L'Italie a approuvé un décret permettant un prêt garanti par l'Etat de 6,3 milliards d'euros pour la branche italienne de Fiat Chrysler (FCA), a annoncé mercredi le Trésor italien, ce qui constituera la plus importante aide publique apportée à un constructeur automobile européen en raison de la crise du nouveau coronavirus.

Ce décret est la dernière étape du processus de validation du prêt, qui a suscité une certaine polémique en Italie.

En apportant la garantie de l'Etat, le gouvernement "vise à préserver et à renforcer la chaîne d'approvisionnement automobile italienne", a dit le ministre de l'Economie, Roberto Gualtieri, dans un communiqué.

La branche italienne de FCA a eu recours au mécanisme de financement d'urgence mis en place par les autorités italiennes pour demander ce prêt sur trois ans garanti par l'Etat, afin de soutenir ses activités en Italie ainsi que l'ensemble du secteur automobile italien - soit quelque 10.000 entreprises - dans le but de surmonter les difficultés découlant de la crise sanitaire.

Le prêt sera distribué par la principale banque de détail italienne, Intesa Sanpaolo, qui l'a déjà autorisé dans l'attente de la validation des garanties publiques, qui porteront sur 80% du montant via l'agence de crédit à l'export SACE.

La demande du constructeur de bénéficier d'une aide de l'Etat a suscité la controverse, alors qu'il discute d'un rapprochement avec son concurrent français PSA et que la holding Fiat Chrysler Automobiles NV est enregistrée aux Pays-Bas.

Roberto Gualtieri a déclaré que FCA aurait à respecter certains engagements en termes d'investissements et d'emplois mais il a refusé de dire si le Trésor avait aussi fixé des conditions au sujet du dividende exceptionnel de 5,5 milliards d'euros prévu par Fiat Chrysler dans le cadre de sa fusion avec PSA, un élément essentiel de ce projet de rapprochement.

FCA, dont le titre a perdu 4,4% mercredi à la Bourse de Milan, conformément à l'ensemble du secteur automobile européen (-4,74%), s'est réjoui de la décision par la voix de Pietro Gorlier, directeur des activités pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique.

"100% du montant de ce prêt sera dirigé vers nos activités italiennes (...) où nous menons un basculement vers les nouveaux véhicules électriques et les véhicules hybrides", a-t-il dit.

(Giuseppe Fonte, version française Myriam Rivet et Bertrand Boucey)