(Actualisation: précisions sur le déroulement du conseil d'administration de Renault, contexte)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Fiat Chrysler Automobiles a retiré jeudi sa proposition de fusion avec Renault, estimant que les conditions politiques n'étaient pas réunies pour permettre une telle opération.

Le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier, avait précédemment rapporté que Fiat Chrysler Automobiles avait retiré son projet en raison du refus de Nissan, le partenaire du constructeur automobile français, de soutenir l'opération.

Le groupe italo-américain a confirmé dans un communiqué que son conseil d'administration avait décidé de retirer avec effet immédiat son projet de fusion avec Renault. Fiat Chrysler a indiqué demeurer "fermement" convaincu des avantages de l'opération. "Toutefois, il est apparu clairement que les conditions politiques en France n'existent pas actuellement pour qu'une telle combinaison puisse être menée à bien", a indiqué le groupe.

L'Etat français a affirmé mercredi, lors du conseil d'administration de Renault, que la plus importante condition pour qu'il approuve cette fusion était qu'elle s'inscrive dans le cadre de l'alliance entre Renault et Nissan, ont indiqué des sources proches du dossier.

Les deux représentants de Nissan au conseil d'administration de Renault ont fait part de leur intention de s'abstenir, ont indiqué ces sources, soulevant des doutes sur l'engagement de Nissan à préserver l'Alliance si la fusion était menée à bien, ont indiqué ces sources.

L'Etat français a demandé mercredi un report du vote portant sur le projet de fusion, incitant Fiat Chrysler à retirer sa proposition, ont poursuivi ces personnes.

"Si les Français disent à Nissan : 'Nous ne ferons rien sans vous', alors ils ont toutes les cartes en main", a déclaré une personne proche de Fiat Chrysler.

Renault avait précédemment indiqué dans un communiqué que son conseil d'administration n'avait pas été en mesure de prendre une décision sur le projet de fusion présenté par Fiat Chrysler, "en raison du souhait exprimé par les représentants de l'Etat français de reporter le vote à un conseil ultérieur".

Renault détient 43,4% de Nissan, qui possède de son côté 15% du groupe français. Selon des sources proches des discussions en cours, Nissan n'a pas été associé aux négociations avec Fiat Chrysler. Lundi, le patron du groupe japonais, Hiroto Saikawa, avait affirmé qu'une telle opération modifierait considérablement la structure de Renault et "nécessiterait un examen en profondeur de la relation existante" entre les deux groupes.

-Nick Kostov, Stacy Meichler, The Wall Street Journal, et Julien Marion, Agefi-DowJones; jmarion@agefi.fred: VLV

(Thomas Varela a contribué à cet article)

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