Dans un communiqué, Ford a indiqué être "prêt à envisager toute amélioration substantielle du business plan proposé jusqu'au 10 décembre prochain", assurant que "les discussions, rigoureuses et détaillées, se poursuivent avec l'acquéreur potentiel et avec le soutien du gouvernement français".

Ford, qui menace de fermer l'usine en septembre 2019, se dit toutefois réservé sur le "niveau de sécurité et de protection" offert par l'acquéreur potentiel aux salariés en comparaison avec un plan social Ford comprenant un ensemble de mesures.

Un premier refus du plan de Punch par Ford au mois d'octobre avait provoqué la colère des élus locaux et du ministre de l'Economie et des finances Bruno Le Maire, qui juge "crédible" le groupe belge, repreneur il y a cinq ans de l'usine de boîtes de vitesse du groupe General Motors à Strasbourg.

Des négociations avaient été entamées avec l'industriel américain qui avait ouvert la porte, l'Etat annonçant être prêt à apporter 5 millions d'euros, dont deux pour les investissements, et les collectivités locales 17 millions.

Mais Ford Motor Company avait confirmé le 13 novembre n'être toujours pas favorable au plan de Punch "en l'état", et lui avait demandé "une lettre d'offre et un business plan révisés d'ici le 23 novembre", à présenter au CE mercredi.

Lundi, lors d'un comité de suivi à la préfecture de la Gironde, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des finances, Agnès Pannier-Runacher, avait estimé que la nouvelle offre avait été améliorée.

L'une des conditions de la réussite de la reprise est cependant que les salariés soient d'accord avec le repreneur.

Or le délégué CGT Philippe Poutou avait déclaré à la sortie de la réunion ne pas voir de progrès sur le volet social.

Les syndicats ont accepté dans leur majorité le gel des salaires durant trois ans demandé par Punch, mais ont refusé de céder sur la suppression des RTT.

Le plan de Punch prévoit le maintien de 400 des 850 salariés. De 300 à 350 partiraient en pré-retraite, 100 à 150 d'entre eux pouvant être repris par l'usine voisine Getrag à Blanquefort, filiale de Ford.

Au mois de février, Ford Motor Company avait annoncé sa décision de ne plus investir dans son usine de Blanquefort, spécialisée dans la fabrication de boîtes de vitesse, et projeté une fermeture pure et simple d'ici la fin 2019 si aucun repreneur crédible ne s'était présenté.

(Claude Canellas, édité par Yves Clarisse)

Valeurs citées dans l'article : Ford Motor Company, Fabrinet