Le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) présenté par Ford a été homologué lundi soir par la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi), ce qui a levé le dernier obstacle à la fermeture du site qui emploie 850 personnes.

L'usine, qui produit des boîtes de vitesse automatiques, doit fermer en août prochain.

"Ford paiera 20 millions d’euros pour la réindustrialisation du site. L’obligation légale était de trois millions d’euros. C’est une bonne nouvelle pour l’avenir du site industriel", a déclaré Bruno Le Maire lors d'un point de presse en marge d'une visite à Lyon. "J'ai dit que Ford paierait. Et je peux vous annoncer que Ford paiera."

Il a précisé qu'une lettre d'intention serait signée "dans quelques jours" pour valider les "engagements très fermes" de Ford.

"GÉNÉREUX" ET "SANS FONDEMENT"

Ford paiera aussi pour la dépollution du site dans le but d'y développer une nouvelle activité, a précisé le ministre, en plus du plan social de 165 millions d’euros, qu'il a qualifié de "généreux et protecteur des salariés".

La CGT de Ford Blanquefort a annoncé mardi matin son intention de contester le PSE en justice.

"Le PSE n'a aucun fondement, aucune justification économique. Tout le monde le sait, tout le monde l’a dit durant cette dernière année", déclare le syndicat dans un communiqué.

"Ce que le gouvernement n’a pas pu faire ou pas su faire ou pas voulu faire, nous allons le tenter. Nous allons attaquer en justice pour faire invalider ce PSE", ajoute-t-il.

Le seul repreneur de l'usine en lice, le groupe belge Punch, a vu la dernière mouture de son plan de reprise définitivement refusée par le groupe américain lundi dernier, mettant fin à l'espoir de sauver 400 emplois.

Bruno Le Maire s'est dit satisfait de l'arrangement intervenu tout en regrettant que Ford n'ait pas fait le choix d'un repreneur industriel.

"Il est utile que l’Etat se batte. Sur chaque dossier, sur chaque usine", a déclaré le ministre. "Ce n’est pas parce qu’on est engagé dans la reconquête industrielle, dans l’industrie du futur, dans la réindustrialisation, dans les technologies de rupture, dans la bataille de l’intelligence artificielle qu’il faut laisser tomber les ouvriers dont les emplois sont menacés sur certains sites industriels".

    Bruno Le Maire, qui avait soutenu le plan Punch, avait alors dit regretter que cette offre n'ait pas été acceptée et avait fustigé l'attitude de Ford selon lui "indigne d'un grand groupe industriel".

(Claude Canellas et Catherine Lagrange, avec Danielle Rouquié, édité par Yves Clarisse)