"Ce n'était pas une année dont nous étions heureux et le quatrième trimestre s'est poursuivi sur cette tendance", a résumé le directeur financier du deuxième constructeur automobile américain, Bob Shanks, à la presse au siège du groupe.

Le groupe, engagé dans une vaste restructuration, a présenté la semaine dernière des prévisions prudentes pour 2019 en expliquant que les tarifs douaniers et l'incertitude liée au Brexit pourraient peser sur ses résultats.

Ces prévisions, comme les résultats, tranchent avec la solidité de ceux de son grand rival General Motors, qui a dit le 11 janvier tabler pour 2019 sur une croissance de ses profits plus marquée qu'estimé jusqu'alors par les analystes.

La veille, Ford avait annoncé son intention de supprimer plusieurs milliers de postes et étudier de possibles fermetures d'usines en Europe avec pour objectif de porter sa marge d'exploitation dans la région à 6%.

Au quatrième trimestre, le groupe a subi une perte nette de 116 millions de dollars (102 millions d'euros environ), soit trois cents par action, à comparer à un bénéfice de 2,5 milliards de dollars (63 cents/action) un an plus tôt sur la période correspondante.

 

RISQUE DE MOUVEMENTS SOCIAUX EN EUROPE

Hors éléments exceptionnels (des coûts de financement des retraites et des charges liées à des réductions d'effectifs principalement), le groupe affiche un bénéfice net de 30 cents par action, conforme aux prévisions présentées la semaine dernière par des dirigeants.

La marge d'exploitation est tombée à 3,5% contre 4,9% un an plus tôt.

En Amérique du Nord, Ford a réalisé sur octobre-décembre un bénéfice d'exploitation de deux milliards de dollars mais ses comptes d'exploitation sont déficitaires dans toutes les autres grandes régions du monde, à commencer par l'Asie, où ils montrent une perte de 381 millions de dollars, due entre autres à la chute des ventes en Chine.

Le 15 janvier, Ford et l'allemand Volkswagen ont présenté un accord de coopération dans les utilitaires et les pick-up en précisant envisage le développement en commun de véhicules électriques et autonomes.

L'américain avait auparavant déclaré rester attaché à ses activités européennes et sud-américaines en assurant que ses pertes en Chine allaient diminuer cette année.

Interrogé mercredi au sujet des activités sud-américaines, Bob Shanks a répondu que Ford n'avait rien à annoncer pour l'instant. Il a reconnu que les activités européennes pourraient être perturbées cette année par des mouvements sociaux liées aux restructurations annoncées.

L'action Ford perdait 1% dans les transactions hors séance mercredi après l'annonce des résultats. Le titre avait fini la séance régulière en repli de 1,88%, ramenant à 9% sa hausse depuis le 1er janvier après une chute de 38% en 2018.

 

 

(Nick Carey et Ben Klayman; Marc Angrand pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Ford Motor Company, Volkswagen, General Motors Corporation