Le groupe scandinave de services aux collectivités est frustré par la lenteur des discussions sur un accord de coopération avec Uniper, dont il détient 47% du capital qu'il a rachetés à l'énergéticien allemand E.ON.

Uniper était opposé à cette prise de participation.

Fortum cherche les moyens d'accroître son influence après la décision de Moscou de limiter sa participation à 50%, ce qui lui interdit de fait de prendre le contrôle du groupe allemand, ont ajouté les sources.

Uniper et Fortum possèdent tous les deux plusieurs centrales électriques en Russie.

La loi russe restreint les prises de contrôle d'activités stratégiques telles que l'alimentation en eau par des groupes publics étrangers. Fortum est contrôlé par l'Etat finlandais, et la filiale russe d'Uniper, Unipro, spécialisée dans les centrales à gaz et au charbon, dispose d'une licence de contrôle de l'eau potable dans l'une de ses centrales.

Les discussions entre Fortum et Elliott, deuxième actionnaire d'Uniper avec une participation de 16,51%, ont également porté sur les conditions éventuelles dans lesquelles le groupe finlandais pourrait racheter la participation du fonds activiste, ont-elles indiqué.

Une porte-parole de Fortum a refusé de s'exprimer sur les projets du groupe.

Elliott n'a pas souhaité commenter.

Uniper, qui a gagné jusqu'à 5% après la publication de ces informations, a terminé en hausse de plus de 3% à la Bourse de Francfort. L'action Fortum a, elle, pris 2,66% à Helsinki.

"Fortum n'a aucune pression pour faire quoi que ce soit et pourrait juste maintenir le statu quo", a commenté l'une des sources, ajoutant que le groupe pourrait se contenter de remplacer les administrateurs d'Uniper au conseil de surveillance au fil du temps et prendre ainsi le contrôle de la stratégie.

(Arno Schuetze et Christoph Steitz; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Fortum Oyj, E.ON, Yunipro PAO, Uniper SE