Fortum a reçu seulement 0,47% des actions Uniper pour son offre qui a expiré la semaine dernière, en plus d'une participation de 46,65% rachetée à E.ON, l'ex-maison mère d'Uniper.

"Nous sommes satisfaits de la participation que nous avons reçue, qui, lorsque la transaction sera finalisée, fera de Fortum le premier actionnaire d'Uniper", déclare le directeur général du groupe finlandais, Pekka Lundmark, dans un communiqué publié mercredi.

"Notre priorité est maintenant d'établir les bases d'une coopération à travers des discussions avec Uniper."

Uniper a rejeté l'offre de Fortum l'an dernier, jugeant le prix proposé insuffisant et craignant un démantèlement de la société en cas de prise de contrôle par le finlandais. Le groupe avait également estimé que la fusion proposée n'avait pas beaucoup de sens au regard de sa forte exposition aux centrales électriques au gaz et au charbon alors que Fortrum met l'accent sur les technologies propres.

"Nous sommes confortés par la confiance que nous accordent nos actionnaires, qui dans leur grande majorité ont suivi notre recommandation et n'ont pas accepté l'offre de Fortum", a dit le président du directoire d'Uniper, Klaus Schäfer, dans un communiqué.

"Cela nous montre que le marché continue de croire en notre stratégie et notre compétitivité à long terme en tant qu'entreprise indépendante."

En tant que premier actionnaire d'Uniper, Fortum pourra exercer une influence sur la direction stratégique du groupe en siégeant à son conseil de surveillance et disposera du plus grand nombre de voix à l'assemblée générale des actionnaires lorsque l'opération sera conclue dans le courant de l'année.

Selon des sources, Fortum serait surtout intéressé par les actifs d'Uniper dans l'énergie hydroélectrique et l'énergie nucléaire et pourrait restructurer d'autres parties du groupe.

Fortum a démenti avoir de tels projets, affirmant être principalement intéressé par la participation d'E.ON et a dit avoir lancé une offre sur la totalité de la société uniquement pour se conformer aux règles allemandes en la matière.

Un porte-parole de Fortum a refusé de dire si la société envisageait d'acquérir plus de titres, mais investisseurs et analystes s'attendent à ce que le groupe finlandais en prenne le contrôle total.

"À moyen terme, Fortum deviendra un partenaire actif d'Uniper. Tôt ou tard, il obtiendra la majorité", a déclaré Thomas Deser, gérant de fonds chez Union Investment, qui détient environ 26 millions d'euros d'actions Uniper.

Fortum pourrait acheter des actions supplémentaires sur le marché libre et serait tenu de divulguer seulement certains seuils, notamment s'il franchit la barre de 50%, a indiqué Credit Suisse dans une note publiée la semaine dernière.

Si Fortum achète des actions supplémentaires hors marché à un prix plus élevé au cours des 12 prochains mois, les actionnaires qui ont déjà apporté leurs titres seraient en droit d'obtenir le remboursement de la différence, a-t-il ajouté.

L'offre de Fortrum, dont la finalisation est prévue mi-2018, reste soumise à l'approbation des autorités de régulation et de la concurrence.

L'action Uniper prend 2,4% à 23,45 euros vers 14h30 GMT à la Bousre de Francfort.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Jussi Rosendahl et Tuomas Forsell

Valeurs citées dans l'article : Fortum Oyj, E.ON, Uniper SE