Le transporteur britannique, numéro deux européen du low cost derrière l'irlandais Ryanair, a justifié ainsi la diffusion de perspectives "plus prudentes" pour le second semestre.

Pour le premier semestre, à fin mars 2019, il a réaffirmé sa prévision d'une perte de 275 millions de livres sterling sur un chiffre d'affaires vu en progression de 7,3% à 2,34 milliards de livres.

Toutefois, le chiffre d'affaires par siège à monnaie constante devrait reculer d'environ 7,4% au premier semestre, la compagnie faisant valoir une faiblesse des rendements des billets en Europe, contrairement aux prévisions qu'elle avait diffusées en novembre dernier.

"Pour le second semestre, nous voyons le Royaume-Uni et l'Europe aux prises avec des faiblesses qui découlent de l'incertitude macroéconomique et de nombreuses questions en suspens autour du Brexit", a déclaré le directeur général Johan Lundgren.

Le groupe a évalué que ses coûts devraient augmenter de 18,8% en raison des prix du carburant et de ses investissements en capacité.

En Bourse, l'action EasyJet chutait de plus de 7% lundi matin, à ses plus bas de deux ans et plus forte baisse du FTSE 100.

Elle entraînait dans son sillage le secteur des compagnies aériennes européennes : Ryanair perdait 4,7%, IAG, propriétaire de British Airways, et Lufthansa cédaient 1,5%, Air France-KLM rendait 1,2%.

"L'incertitude liée au Brexit est le principal problème, mais la direction (d'EasyJet) envisage également une incertitude macroéconomique au-delà du Royaume-Uni", a commenté Gerald Khoo, analyste chez Liberum.

Les compagnies aériennes européennes sont confrontées aux surcapacités et au coût élevé du kérosène. La compagnie islandaise à bas coûts WOW, spécialisée dans les vols transatlantiques, a fait faillite jeudi dernier.

Michael O'Leary, directeur général de Ryanair, a dit à plusieurs reprises que les surcapacités et la guerre commerciale entre petites low cost auraient raison de nombreuses compagnies déficitaires.

Le Royaume-Uni et l'Union européenne ont assuré que les liaisons aériennes seraient maintenues même en cas de Brexit sans accord. EasyJet s'est aussi dit certain que les vols ne seraient pas affectés.

EasyJet est le plus grand opérateur du deuxième aéroport britannique, Gatwick.

(Noor Zainab Hussain à Bangalore, Benoit Van Overstraeten et Dominique Rodriguez pour le service français)