Tokyo (awp/afp) - Le premier laboratoire pharmaceutique japonais, Takeda, va céder à son compatriote Fujifilm Holdings une importante filiale, dans le cadre d'une réorganisation menée par le patron français Christophe Weber qui négocierait par ailleurs le rachat d'une entité du canadien Valeant, selon des informations de presse.

"Il n'y a qu'un patron étranger pour envisager une telle opération", a déclaré au quotidien Nikkei une source anonyme à propos de la transaction en discussion avec Fujifilm.

Le montant envisagé avoisine 200 milliards de yens (1,7 milliard d'euros) et un accord pourrait être conclu dans le courant du mois, selon le même journal.

C'est que la filiale en question, Wako Pure Chemical Industries, partage une histoire de près d'un siècle avec Takeda dont les origines remontent à 1781. Elle a été créée en 1922 pour héberger une partie des activités chimiques de Takeda, un patronyme qui figurait dans sa raison sociale jusqu'à 1947.

Mais Takeda a désormais d'autres priorités dictées par M. Weber, aux commandes depuis un an et demi.

La cession à Fujifilm Holdings s'inscrirait dans une vaste remise à plat, au profit de quelques priorités, dont l'oncologie, les traitements pour les maladies du système digestif ou encore les vaccins.

C'est dans ce cadre que Takeda est aussi en "discussions avancées" pour acheter le spécialiste des médicaments gastriques Salix à Valeant pour environ 10 milliards de dollars, selon une partie de la presse anglo-saxonne et japonaise.

De son côté, Fujifilm a fait de la santé un de ses piliers pour contrebalancer la perte de vitesse de l'activité photo, même s'il propose toujours quelques appareils haut de gamme salués par les amateurs avertis.

Fujifilm, qui a récemment investi dans un laboratoire chinois, a tenté auparavant, en vain, d'acquérir l'activité médicale de Toshiba, finalement tombée dans l'escarcelle de Canon qui cherche aussi à moins dépendre de la photo.

Fujifilm a fait ses débuts dans le secteur médical il y a plusieurs décennies avec les appareils à rayons X utilisant des films radiographiques, avec des composés proches de ceux employés pour la photo, mais a élargi depuis sa palette pour couvrir tout l'éventail, de la prévention aux médicaments en passant par les outils de diagnostic, la parapharmacie et les soins de peau.

Les investisseurs à la Bourse de Tokyo restaient vendredi assez indifférents aux intentions prêtées à Fujifilm: l'action cédait 0,50% à la mi-journée à 3.940 yens.

Takeda perdait de son côté 1,28% à 4.550 yens après avoir déjà chuté de 2,12% mercredi, le tout sur un marché qui redoute la possible victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine dans moins d'une semaine.

afp/lk