Les données communiquées au ministère japonais de la santé par les hôpitaux traitant des personnes présentant des symptômes légers ou n'en présentant pas du tout, font douter que le médicament puisse être approuvé d'ici la fin du mois, comme le souhaite le gouvernement japonais, indique le rapport, citant des sources non identifiées.

Le gouvernement n'a pas changé ses plans pour obtenir rapidement l'approbation d'Avigan si son efficacité et sa sécurité peuvent être confirmées, a déclaré mercredi le secrétaire en chef du cabinet Yoshihide Suga. La porte-parole de Fujifilm, Kana Matsumoto, a déclaré que la société n'était pas impliquée dans la recherche clinique menée principalement à l'université de santé de Fujita ou dans d'autres études d'observation. "Fujifilm n'est pas au courant des résultats, ni en mesure de les commenter", a-t-elle déclaré, ajoutant que la société évaluera le médicament antigrippal dans le cadre des essais cliniques qu'elle mène actuellement au Japon et aux États-Unis.

Les actions Fujifilm Holdings perdaient 2,1% en séance. Elles avaient atteint des sommets en avril, dans un contexte d'optimisme à l'égard d'Avigan. Le gouvernement japonais a demandé à Fujifilm de tripler les stocks nationaux de ce médicament, approuvé en 2014 comme traitement d'urgence contre la grippe, et s'est engagé à le donner aux pays qui en feraient la demande.

L'intérêt pour l'Avigan, connu sous le nom générique de favipiravir, est monté en flèche en mars après qu'un fonctionnaire chinois ait déclaré que ce médicament semblait aider les patients à se remettre du COVID-19. Il fait maintenant l'objet d'au moins 16 essais cliniques dans le monde. Des inquiétudes subsistent à propos de ce médicament car il a été démontré qu'il provoque des malformations congénitales dans des études sur les animaux. "Beaucoup de gens dans l'industrie, moi y compris, étaient inquiets qu'il y ait trop de battage", a déclaré Koji Wada, un membre du groupe d'experts du gouvernement sur le coronavirus, dans un post sur Facebook.