Tokyo (awp/afp) - Le groupe technologique japonais Fujitsu a indiqué mardi envisager de s'allier à un tiers pour son activité de mobiles, en réponse à une information de presse selon laquelle il cesserait le développement et la production de ses smartphones.

Dans un communiqué, Fujitsu dit "réfléchir à différentes options, parmi lesquelles une alliance avec une ou plusieurs autres compagnies", tout en assurant que rien n'a été décidé à ce stade.

D'après le quotidien économique Nikkei, le groupe va vendre l'activité tout en conservant un petit pourcentage pour faire perdurer la marque.

Fujitsu est confronté depuis plus d'une décennie à une concurrence multiple, dont celle du géant américain Apple et de firmes asiatiques (Samsung, Huawei, HTC, etc.).

Plusieurs candidats sont sur les rangs, selon le Nikkei: des fonds d'investissements comme Polaris Capital Group, basé à Tokyo, ou le britannique CVC Capital Partners, ainsi que des industriels tels que les chinois Lenovo et Huawei, ou encore le groupe taïwanais Hon Hai/Foxconn (qui a déjà mis la main sur Sharp, également fournisseur de smartphones).

L'appel d'offres pourrait être ouvert dès le mois de septembre, pour une transaction de l'ordre de plusieurs dizaines de milliards de yens (des centaines de millions d'euros).

Fujitsu occupe actuellement le cinquième rang sur le marché japonais des smartphones, avec des ventes annuelles d'environ 3,1 millions d'unités (contre 8 millions en 2011), loin derrière Apple qui détient plus de 40% de parts de marché dans l'archipel.

"S'ils avaient vendu il y a dix ans, ils auraient saisi une bonne occasion, mais ils ont gardé l'activité jusqu'à ce qu'elle soit à l'agonie, un cas typique des grandes entreprises japonaises incapables de prendre des décisions", a sévèrement commenté dans une note Takeshi Natsuno, professeur de l'Université Keio et ex-dirigeant du premier opérateur de télécommunications mobiles japonais NTT Docomo.

Des 11 fabricants encore présents au début des années 2000, il n'en restera plus que trois si Fujitsu arrête: Sony, le seul vraiment présent à l'échelle mondiale, Sharp et Kyocera.

Panasonic, NEC, Sanyo, Hitachi, Toshiba, Casio, etc. ont les uns après les autres abandonné la fabrication de mobiles, en dépit de leurs technologies de pointe, face à la déferlante mondiale Apple depuis plus de 10 ans, aidée par la généralisation des réseaux 3G.

Auparavant, les acteurs nippons avaient profité à domicile du développement d'appareils dédiés aux normes spécifiques des réseaux 2G japonais et de liens étroits avec les opérateurs locaux qui leur commandaient des modèles sur mesure.

afp/rp