Zurich (awp) - L'exploitant de pharmacies et grossiste en médicaments Galenica affiche sur les six premiers mois de l'année une croissance de 5,6% pour un chiffre d'affaires de 1,69 milliard de francs suisses. La direction rehausse ses ambitions en matière de recettes pour l'ensemble de l'exercice, mais modère ses appétits en matière de rentabilité face à l'inflation des coûts induite par la pandémie.

Principale source de revenus, l'unité Services qui alimente le marché pharmaceutique helvétique, a généré des revenus en hausse de près de 8% à 1,29 milliard. Le segment Santé et beauté, freiné par la chute de fréquentation des surfaces de vente dans les terminaux aéroportuaires ou ferroviaires, ainsi que par la fermeture contrainte des parfumeries entre mi-mars et début mai, a grappillé 2,8% à 803,4 millions.

L'excédent opérationnel (Ebit) ajusté s'est enrobé de 3,0% à 83,6 millions et le bénéfice net hors effets comptables de 5,3% à 68,4 millions, détaille le compte-rendu à mi-parcours diffusé mardi.

La performance s'inscrit peu ou prou dans le cadre des expectatives exprimées par les analystes consultés par AWP. Le chiffre d'affaires dépasse de peu le consensus, alors que la rentabilité déçoit quelque peu.

Explosion des recettes, inflation des coûts

La direction explique que si l'arrivée en mars de la pandémie a généré une éphémère explosion des volumes traités par ses unités logistiques, le phénomène a aussi nécessité la mise en place de coûteuses mesures de protection des employés et des clients, ainsi que l'embauche de nouveaux collaborateurs.

La constitution effrénée de réserves par les clients en mars a été suivie par un déclin tout aussi soudain des ventes en pharmacies, alors que se normalisait aussi au deuxième trimestre la situation dans la logistique.

Galenica anticipe sur la seconde moitié de l'année une normalisation de ses affaires dans les gares et aéroports, accompagnée d'une poursuite de l'évolution positive des activités d'approvisionnement. Assurant demeurer prudente, la direction rehausse ses ambitions de croissance pour l'ensemble de l'exercice dans une fourchette de 2 à 5%, contre 1% à 3% jusqu'ici.

L'Ebit ajusté par contre doit avoisiner celui dégagé l'an dernier, alors que le groupe bernois visait précédemment une progression de 3 à 6%.

Les actionnaires devraient se voir proposer à l'issue de l'exercice en cours un dividende au moins équivalent à celui versé au titre de 2019.

Un accent particulier sera exercé sur les canaux de distribution en ligne, dont la pertinence n'est plus à démontrer à l'issue du confinement. Le projet pilote mené au printemps dans les pharmacies Coop Vitality sur les commandes par courriel de médicaments, y compris sur ordonnance, sera notamment étendu à la chaîne Amavita.

Sur le plan organisationnel, le responsable de la filiale de distribution Galexis, Andreas Koch, accèdera en septembre à la direction générale, où il remplacera Christoph Amstutz à la tête de l'unité Services tout en conservant ses fonctions actuelles.

Talon d'Achille

L'exposition élevée aux emplacements de grande fréquentation constitue l'unique vulnérabilité dans les affaires de Galenica, relève Mirabaud Securities dans un commentaire. UBS rappelle que le consensus en matière d'Ebit pour 2020 prévoit une contraction de 2,6% et qu'une confirmation du mouvement latéral évoqué par la direction ne constituerait subséquemment pas une mauvaise surprise.

Nonobstant les ajustements opérés dans la feuille de route à court terme, Galenica constitue indéniablement un vainqueur de la crise du coronavirus, assure la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

A la Bourse, l'action Galenica a terminé en baisse de 3,5% à 66,40 francs suisses, dans un SPI en recul de 0,60%.

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