La raison de la suspension de cotation de Gameloft en début d’après-midi, au moment où il cédait 0,69% à 7,18 euros, a rapidement été dévoilée : Vivendi a relevé pour la deuxième fois le prix de son OPA, de 7,20 euros à 8 euros. Le montant ainsi proposé représente une prime de 45,99 % par rapport au cours de clôture de l'action le jour précédant l'annonce du projet d'offre publique d'achat, soit le 18 février 2016. Le groupe de médias avait proposé initialement 6 euros par titre.

Un nouveau prix qui devrait sonner le glas de l'indépendance du groupe fondé par la famille Guillemot, les analystes étant déjà nombreux à juger que la précédente offre faisait ressortir des multiples de valorisation généreux. CM-CIC expliquait il y a un mois qu'il correspondait à 1,7 fois l'objectif de chiffre d'affaires 2018 contre respectivement 1,6 et 1,4 pour ses concurrents Zynga et Glu.

Vivendi ayant acheté un bloc d'actions de l'éditeur de jeux vidéo au prix de 8 euros par action, le groupe a relevé automatiquement le prix de son offre en application de la réglementation boursière. Il a précisé qu'il détenait désormais 29,37 % du capital et 26,47 % des droits de vote de la société.

Aucune autre modification n'a été apportée aux conditions de l'offre de Vivendi, qui reste ouverte jusqu'au vendredi 27 mai 2016. La cotation de Gamelot reprendra, elle, demain.

Vivendi et la famille Guillemot s'affrontent par ailleurs à propos d'Ubisoft, éditeur de jeux que cette dernière a également fondée. Vivendi souhaite l'établissement d'une "collaboration fructueuse" avec Ubisoft tandis que celui-ci revendique son indépendance, estimant ne pas avoir besoin du groupe de médias pour faire croitre fortement ses bénéfices. Il en a apporté une première preuve la semaine dernière en dévoilant des résultats annuels meilleurs que prévu.

Valeurs citées dans l'article : GAMELOFT, Vivendi, UBISOFT ENTERTAIN