Cette annonce intervient alors que les entreprises occidentales peinent à se développer en Russie en raison des sanctions américaines imposées au pays.

Elle pourrait également limiter l'accès de Gazprom à la technologie de Shell et le contraindre à financer le projet sans la contribution de ce dernier.

Shell, qui coopère depuis longtemps avec la Russie dans le secteur de l'énergie, avait auparavant dit qu'il étudierait les possibles conséquences de la décision de Gazprom annoncée le 29 mars par communiqué.

Le géant russe y déclarait avoir opté pour un complexe de grande échelle traitant du gaz contenant de l'éthane et produisant du gaz naturel liquéfié avec son partenaire russe RusGazDobitcha, dans l'oblast de Leningrad. Le communiqué ne mentionnait pas le nom de Shell.

"A la suite de l'annonce faite par Gazprom le 29 mars concernant le développement définitif de Baltic LNG, nous avons décidé de mettre un terme à notre participation dans ce projet", déclare Cederic Cremers, le président de la filiale russe du groupe anglo-néerlandais, cité dans un communiqué.

"Nous avons un certain nombre d'autres projets en cours avec Gazprom, notamment dans le cadre de l'alliance stratégique passée entre les deux groupes en 2015, qui ne sont pas affectés par cette décision", ajoute-t-il.

Gazprom n'a pas souhaité s'exprimer.

Shell reste un actionnaire du site d'exploration Sakhalin-2 dirigé par Gazprom, qui produit du GNL au large de l'île russe de Sakhaline, au large de la Sibérie.

En février, Shell avait annoncé la création d'une coentreprise à parts égales avec Gazprom, pour permettre à l'entreprise russe d'utiliser le savoir-faire de Shell en matière de GNL et développer ainsi sa propre technologie de surrefroidissement de gaz.

Cette coentreprise devait protéger efficacement la Russie de toute nouvelle sanction américaine frappant le GNL, un secteur dans lequel les technologies essentielles appartiennent à une poignée d'acteurs, parmi lesquels Exxon et Total

La Russie, l'un des plus grands producteurs de pétrole au monde, est sous le coup de sanctions occidentales depuis 2014 en raison du rôle qui lui est attribué dans la crise en Ukraine.

(Claude Chendjou et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten et Bertrand Boucey)

par Vladimir Soldatkin et Shadia Nasralla