En repli de 3,59% à 28,485 euros et 3,11% à 27,395 euros, EDF et GDF Suez signent les deux plus fortes baisses du CAC 40 après la décision de Matignon de limiter l'impact de la hausse des prix de l'énergie sur le pouvoir d'achat. Entamée vendredi dernier par François Fillon, la réflexion sur la question des prix du gaz et de l'électricité aboutit donc à l'annulation de la hausse du prix du gaz prévue au 1er juillet et à l'étude d'une nouvelle formule des coûts d'approvisionnement de GDF Suez, dont dépend l'évolution des tarifs du gaz.

Cette formule est indexée à la fois sur les prix du pétrole et sur ceux du gaz à hauteur de 10%. Or dans l'environnement actuel, la conservation de cette formule aurait conduit à une nouvelle hausse des prix en juillet, après celle du 1er avril.

Quelles conséquences pour GDF Suez ? A ce stade, l'impact semble difficile à chiffrer puisqu'il dépendra de l'évolution effective du coût d'approvisionnement du groupe d'ici à la fin de l'année.

Dans une note publiée vendredi dernier, Oddo estimait qu'une simple pause en juillet dans la hausse des prix serait relativement neutre pour le groupe, le troisième trimestre ne représentant que 10% à 15% de son activité en France, soit un manque à gagner de 30 à 45 millions d'euros.

En revanche ajoutait le broker, un gel prolongé serait beaucoup plus lourd, le premier trimestre représentant 40% de l'activité gazière de GDF Suez. Selon Cheuvreux, un gel d'un an, jusqu'aux élections présidentielles de 2012, pourrait coûter 400 millions d'euros au groupe.

Dans un communiqué, les services du Premier ministre ont également indiqué que les prix de l'électricité pour les ménages augmenteraient de 1,2% au 1er juillet 2011 et de 1,2% au 1er juillet 2012. Au total, jusqu'au 1er juillet 2012, le prix de l'électricité augmentera de 2,9% pour les ménages.

Dans une note publiée ce matin, Cheuvreux s'est dit favorablement surpris par la décision de Matignon alors que certains redoutaient un gel des tarifs. Le broker visait une hausse limitée à seulement 2,5%.

Les investisseurs attendent désormais l'annonce du prix de l'ARENH (accès régulé au nucléaire historique). EDF demande que le prix de départ du nucléaire qu'il devra céder à ses concurrents soit fixé à 42 euros par mégawatt/heure - tandis que ses rivaux réclament 35 euros - et veut qu'il évolue progressivement vers 45 à 46 euros. Ce tarif de vente sera déterminant pour l'évolution des tarifs appliqués aux particuliers d'ici à 2015.

(P-J.L)