GDF Suez gagne 1,45% à 27,955 euros, soutenu par l'espoir d'une hausse des tarifs de vente du gaz en France. Suite aux récentes rumeurs concernant cette hausse probable au 1er avril 2010, Gérard Mestrallet, P-DG de GDF Suez a rappelé hier soir la logique d'un tel ajustement. L'enjeu est d'importance pour le groupe contrôlé à 35% par l'Etat. En 2008, GDF Suez n'avait pas pu appliquer, pour des raisons politiques, les hausses de tarifs et la marge d'Ebitda sur le marché français était tombée à 1,7%.

L'Etat a donc défini fin décembre 2009, en toute discrétion, des nouvelles règles de fixation des prix réglementés. Selon les nouvelles règles, GDF Suez proposera des hausses ou des baisses de tarifs que la Commission de régulation de l'énergie (CRE) approuvera ou refusera.

Ce nouveau mécanisme devait permettre en théorie au gouvernement de "dépolitiser" en partie la décision sur l'ajustement -souvent à la hausse- des tarifs. Jusqu'à présent, un certain flou l'avait incité à recourir parfois à des subterfuges pour ne pas augmenter les prix et contredire sa politique en faveur du pouvoir d'achat. Au grand dam de GDF Suez.

Selon la presse, son application devrait faire augmenter le prix de vente du gaz en France de 7% à 9%. Si la nouvelle formule tarifaire devrait être appliquée de manière récurrence, souligne Aurel BGC, le niveau de marge d'Ebitda de GDF Suez remonterait autour de 10/15% sur le marché français. Cela représente une hausse de l'Ebitda récurrent d'environ un milliard d'euros à comparer à 14 milliards d'euros d'Ebitda consolidé estimé sur 2009.

Selon CM-CIC Securities, le gouvernement n'a pas avoir d'autre choix que de laisser passer cette hausse tarifaire, quel que soit le montant que la formule tarifaire donnera comme indication à la CRE.

Malgré les échéances des élections régionales - lesquelles semblent de toute manière suffisamment mal parties pour ne pas faire d'efforts inutiles - cette hausse programmée devrait avoir lieu, affirme le courtier.

(P-J.L)