par Benjamin Mallet

Le nouveau géant de l'énergie, né du rapprochement fin juillet de Gaz de France et de Suez, a réaffirmé dans un communiqué qu'il visait une croissance de l'Ebitda supérieure à 10% sur l'exercice 2008.

GDF Suez a souligné que cet objectif intégrait des "éléments spécifiques" au 4e trimestre, à savoir en premier lieu "une base de comparaison exceptionnellement élevée avec un 4e trimestre 2007 qui avait notamment bénéficié de conditions climatiques favorables et de nombreux arbitrages GNL (gaz naturel liquéfié)", qui consistent à rediriger le GNL pour le livrer sur les ports où les prix sont les plus élevés.

Le groupe a ajouté que "les tarifs actuels du gaz naturel en distribution publique en France (n'intégraient) pas complètement la hausse des coûts intervenue au cours des 2ème et 3ème trimestres 2008" et que "la baisse récente du prix du pétrole ne (compensait) pas encore la hausse des coûts d'approvisionnement".

Le chiffre d'affaires réalisé au 30 septembre 2008 s'élève à 58,8 milliards d'euros, en croissance organique de 19%, avec notamment "la poursuite de la croissance, notamment en Europe (Benelux, Italie et Espagne) et à l'international (Amérique latine, Amérique du Nord)" et "un contexte de prix des combustibles élevé pour les ventes d'électricité, de gaz naturel, de pétrole ainsi que pour les opérations d'arbitrage en GNL".

L'Ebitda s'élève pour sa part à 10,4 milliards d'euros, en croissance organique de 21%, grâce notamment à "la performance de la Branche Global Gaz & GNL (Exploration-Production), la progression de l'activité (ventes d'énergie, mises en service) et un environnement de marché favorable".

Vers 9h50, le titre progresse de 5,25% à 33,99 euros, soit la deuxième plus forte hausse du CAC 40, qui gagne 0,74%.

"UN DES MOINS RISQUES DU SECTEUR"

"Nous estimons (que le titre) est un des moins risqués du secteur du fait de la diversité de ses activités (faible risque pétrole) ou de son faible niveau d'endettement", ont écrit dans une note les analystes d'Oddo Securities.

"Dans le contexte actuel, en particulier avec de faibles niveaux de prix des matières premières, nous considérons que GDF Suez devrait être une des seules 'utilities' de notre univers à proposer une croissance à deux chiffres des résultats", ont-ils ajouté.

La dette nette de GDF Suez s'établit à 23,3 milliards d'euros (contre 18,8 milliards à fin juin) et le groupe a indiqué que le produit de la vente de Distrigaz (+2,7 milliards d'euros) ne serait comptabilisé qu'au 4ème trimestre 2008.

Le groupe a en outre placé avec succès en octobre trois emprunts obligataires de respectivement un milliard d'euros sur 5 ans, 0,9 milliard d'euros sur 10 ans et 500 millions de livres sterling sur 20 ans.

"Ces nouveaux emprunts conduisent à un allongement de la maturité moyenne de la dette et permettent de maintenir un niveau de liquidité important", a-t-il souligné.

Edité par Jacques Poznanski