Le cas GDF Suez partage les brokers. Après JP Morgan qui a abaissé hier sa recommandation de Surpondérer à Neutre sur le titre et son objectif de cours de 33 à 31,90 euros, en raison du gel des prix, CA Cheuvreux a dégradé son opinion de Surperformance à Sous-performance et abaissé son objectif de cours de 34 à 30 euros. Le titre est sorti de la liste des valeurs préférées du broker au profit de Veolia Environnement.

Mis à part International Power (23% de l'Ebitda du groupe) et Suez Environnement (15%), que les investisseurs peuvent acheter directement, le reste du core business du groupe est à risque, estime le broker, qui cite notamment les activités européennes et l'activité Global Gaz.

La branche Energy France (10% du reste du core business) est pénalisée par la décision du gouvernement de geler les tarifs du gaz au 1er juillet et pendant les 12 mois suivants. CA Cheuvreux chiffre à 500 millions d'euros l'impact négatif de cette mesure sur l'Ebitda du groupe.

Par ailleurs, la taxe sur le nucléaire en Belgique (18% du reste du core business) risque d'être augmentée pour couter 500 millions d'euros au lieu de 200 millions.

Enfin, l'analyste prévoit une hausse des coûts de maintenance dans le sillage de la crise nucléaire au Japon.

Dans une note sur le secteur des utilities publiée en parallèle, Exane BNP Paribas se montre moins pessimiste sur GDF Suez. Le broker parisien maintient son opinion Surperformance et son objectif de cours de 34 euros sur titre. Il évoque la croissance du groupe et l'idée selon laquelle les peurs liées à l'interventionnisme politique sont exagérées alors qu'une modification de la formule tarifaire du prix du gaz ne devrait, selon lui, n'avoir aucun impact à moyen terme sur le bénéfice par action.

A la Bourse de Paris, GDF Suez regagne 0,56% à 27,785 euros après avoir perdu 4% en cinq séances.