GDF Suez (+0,98% à 27,825 euros) signe la deuxième meilleure performance du CAC 40 soutenu par l'espoir que le groupe obtienne le 1er avril une hausse de 7% à 9% des tarifs de vente du gaz en France. Depuis plusieurs années, les pouvoirs publics empêchaient, pour des raisons politiques, d'appliquer entièrement la hausse des tarifs de gaz naturel aux consommateurs domestiques.

Afin de mettre un terme à cette situation, le gouvernement, a en toute discrétion, décidé en décembre dernier de donner à la Commission de Régulation de l'Energie (CER) le pouvoir de modifier les prix alors qu'elle n'avait qu'un rôle consultatif jusqu'ici. Le but de ce nouveau mécanisme est de « dépolitiser » le débat sur la fixation des tarifs du gaz naturel en France. En conséquence, souligne un analyste d'Aurel BGC, contrairement aux précédents mouvements tarifaires, celui-ci pourrait être entièrement appliqué au profit de GDF Suez.

L'enjeu est d'importance pour le groupe contrôlé à 35% par l'Etat. En 2008, il n'avait pas pu appliquer les hausses de tarifs et la marge d'Ebitda sur le marché français était tombée à 1,7%. Si la nouvelle formule devait être appliquée, le niveau de marge d'Ebitda devrait remonter autour de 10-15% sur le marché Français, en ligne avec le Benelux, a calculé l'analyste. Cela représente selon lui une hausse de l'Ebitda récurrent d'environ un milliard d'euros comparer à 14 milliards d'Ebitda estimé sur 2009.

Selon CM-CIC Securities, le gouvernement ne va pas avoir d'autre choix que de laisser passer cette hausse tarifaire, quel que soit le montant que la formule tarifaire donnera comme indication à la CRE. Malgré les échéances des élections régionales - lesquelles semblent de toute manière suffisamment mal parties pour ne pas faire d'efforts inutiles - cette hausse programmée devrait avoir lieu, affirme le courtier.

(P-J.L)