Le titre du groupe énergétique a terminé la séance en baisse de 13,08% à 26,25 euros alors que le CAC 40 reculait de 1,55%.

Selon des intervenants sur le marché et des analystes, les déclarations du ministre belge ont également pesé sur l'ensemble du secteur des services aux collectivités, dont l'indice des valeurs européennes a chuté de 8,06%. Dans le même temps, EDF a perdu 10,48% à 39,13 euros.

"La faiblesse de GDF Suez (...) est probablement due aux commentaires du ministre de l'Energie belge, qui a évoqué un retour aux prix régulés", a déclaré un trader basé à Paris.

Paul Magnette a proposé au gouvernement d'instaurer des tarifs de l'électricité régulés et plafonnés durant une période transitoire de trois ans, a écrit Le Soir jeudi. Cette mesure est "actuellement discutée dans la perspective de la déclaration de politique générale du Premier ministre le 14 octobre", selon le ministre, cité par le quotidien belge.

"La Commission de régulation de l'électricité et du gaz serait chargée de déterminer un prix maximal pour chaque producteur du royaume. Ce plafond serait calculé régulièrement en fonction des coûts réels des moyens de production dont dispose l'électricien (...) et intégrerait une marge bénéficiaire", a précisé Le Soir.

"Pour replacer ces déclarations dans leur contexte, (...) nous pensons qu'il s'agit du point de vue d'un ministre et pas de celui du gouvernement. Nous estimons qu'il y a très peu de chances que l'on revienne aux prix régulés", a indiqué le trader parisien.

Selon un analyste basé à Paris, l'ensemble des valeurs du secteur énergétique a subi l'effet des déclarations du ministre belge, qui a déclaré au Soir avoir travaillé sur son projet "en concertation avec la Commission européenne qui n'y est pas opposée".

"C'est une très mauvaise nouvelle pour tout le monde parce que, à première vue, cela va se répandre en Europe", a estimé l'analyste. "Les autres pays risquent de se dire que baisser les prix de l'énergie est le meilleur moyen pour que les gens retrouvent du pouvoir d'achat."

Interrogé sur la chute de GDF Suez et des utilities, un trader chez un broker américain a pour sa part estimé : "C'est vrai que c'est un peu exagéré, mais dans des marchés aussi mauvais et aussi volatils, ce n'est pas tellement étonnant. Les gens ont peur."

Un porte-parole d'EDF n'a fait aucun commentaire sur ces informations. Personne n'était joignable dans l'immédiat chez GDF-Suez.

Benjamin Mallet, Juliette Rouillon, édité par Jean-Michel Bélot