Aucune décision n'a pour le moment été prise sur ce sujet, a-t-il toutefois précisé lors d'un entretien accordé à l'occasion d'un sommet sur l'énergie organisé par Reuters.

"Nous sommes intéressés par principe, mais nous ne sommes pas pressés, par une évaluation de l'intérêt du nucléaire en Italie", a déclaré Gérard Mestrallet.

"Si nous décidions d'y aller, nous irions avec des partenaires italiens et des partenaires européens, nous n'irions jamais seuls. (Nous irions avec) au moins deux partenaires", a-t-il ajouté.

Gérard Mestrallet a en outre déclaré que GDF Suez n'avait pas reçu de réponse de la part du gouvernement français concernant son projet de construction d'une nouvelle centrale nucléaire dans la vallée du Rhône.

Le nouveau réacteur envisagé ne serait pas l'EPR mais l'Atmea, conçu par Areva et le groupe japonais Mitsubishi, d'une capacité de 1.000 mégawatts.

La mise en service serait prévue peu après 2020 et deux sites sont susceptibles d'accueillir un réacteur : Tricastin dans la Drôme et Marcoule dans le Gard.

Gérard Mestrallet a en outre fait savoir qu'il était confiant dans la capacité de GDF Suez à négocier un accord avec l'italien Acea au sujet de leur coentreprise.

"Un arbitrage ne remplace pas une discussion (...). Je suis convaincu qu'une solution sera trouvée à travers les discussions et les négociations, et pas par un arbitrage."

GDF Suez a annoncé il y a peu le franchissement à la hausse du seuil des 10% dans le capital d'Acea à travers Suez Environnement.

NÉGOCIATIONS POUR DEUX CENTRALES À OMAN

Cette opération est intervenue alors que, fin février, Acea s'est dit prêt à trouver une solution juridique au différend qui l'oppose à GDF Suez au sujet d'une coentreprise entre les deux sociétés, à travers une procédure d'arbitrage.

Le capital d'Acea est détenu à 51% par la ville de Rome et l'industriel Francesco Gaetano Caltagirone a lui aussi récemment franchi à la hausse le seuil de 10% en faisant savoir qu'il n'était pas satisfait de la coentreprise entre le groupe italien et GDF Suez.

Le PDG de GDF Suez a également répété que la croissance organique constituait "la base du plan de développement" de GDF Suez. "Nous excluons de très grosses opérations en cash (...) et nous aimons les échanges d'actifs", a-t-il dit.

Gérard Mestrallet a également annoncé que GDF Suez allait entrer en négociations exclusives avec Oman pour des contrats portant sur deux centrales électriques à cycle combiné au gaz.

Ces négociations concernent les centrales de Barka III et Sohar II, qui représentent chacune une capacité de 750 mégawatts (MW), a précisé le dirigeant, sans communiquer le montant de l'investissement envisagé.

"Nous avons proposé un prix auquel l'entité de distribution d'électricité détenue par l'Etat achètera notre production sur quinze ans", a-t-il néanmoins souligné.

Muriel Boselli, Marie Maitre et Benjamin Mallet, édité par Matthias Blamont