Zurich (awp) - Geberit a bien entamé l'année 2018. Accroissant ses revenus au premier trimestre, notamment à la faveur de l'appréciation de l'euro au regard du franc, le spécialiste st-gallois des techniques sanitaires a vu son bénéfice net progresser en l'espace d'un an de 14,5% à 175,7 millions de francs suisses. Optimiste, le groupe confirme ses attentes pour l'ensemble de l'exercice en cours.

Le chiffre d'affaires s'est hissé à 823 millions de francs suisses, 11,7% de plus qu'un an auparavant, annonce jeudi le groupe sis à Rapperswil-Jona. Favorables, les effets de change ont contribué aux ventes à hauteur de 51 millions, celles-ci ayant affiché une croissance nettement plus modérée en monnaies locales, soit de 4,7%. Réalisant pas moins de 62% de ses revenus en Europe, Geberit a tout particulièrement tiré profit de la vigueur retrouvée de l'euro par rapport au franc.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a lui crû de 12,1% à 245,4 millions, la marge correspondante s'améliorant de 10 points de base à 29,8%. Le résultat opérationnel avant intérêts et impôts (Ebit) a gonflé de 14,2% à 205,8 millions. Ajusté des charges uniques liées à l'acquisition en 2015 du concurrent finlandais Sanitec, lesquelles avaient pesé sur la rentabilité des exercices précédents, l'Ebit s'est hissé à 215 millions, contre 190,8 millions entre janvier et fin mars 2017.

Les coûts uniques générés par l'intégration de la plus grosse acquisition jamais réalisée par Geberit sont venus réduire l'Ebit de 9 millions de francs suisses et le bénéfice net de 7 millions. Au premier trimestre 2017, ces charges avaient pesé à hauteur de 11 millions sur l'Ebit et pour 9 millions sur le résultat net. Outre la croissance des volumes, l'amélioration de la rentabilité a aussi reflété une efficience accrue, alors que les hausses des prix de métaux et des matières synthétiques ont augmenté, tout comme les frais liés au personnel.

CHIFFRES SUPÉRIEURS AUX ATTENTES

La performance s'est révélée en tous points supérieure aux attentes des analystes sondés par l'agence AWP. Les experts anticipaient un chiffre d'affaires moyen de 807,0 millions, un Ebitda de 237,0 millions et un bénéfice net de 169,9 millions.

Ventilés selon les régions, les revenus ont augmenté à taux de change constants de 4,2% en Europe, de 3,1% en Amérique et de 2,8% au Proche-Orient et en Afrique. Dans la zone Asie/Pacifique, le chiffre d'affaires s'est envolé de 30,1%. Selon les secteurs d'activité, les ventes du segment installations sanitaires ont progressé de 6,5%. Celles des systèmes de tuyauterie ont gagné 4% et celles des systèmes pour salles de bains 3,4%.

Lors d'une conférence téléphonique, le directeur général du groupe, Christian Buhl, a relevé que l'évolution favorable des divers marchés de la construction porte à l'optimisme. En Allemagne, le plus important débouché de Geberit, le problème de la pénurie d'installateurs-sanitaires demeure, limitant le potentiel de croissance. Il n'en reste pas moins que "nous demeurons confiants quant à l'évolution de la demande", a-t-il poursuivi.

Du côté de la Suisse, un autre marché de poids pour Geberit, l'optimisme est également de mise. Les achats anticipés effectués habituellement au premier trimestre en raison des hausses de prix attendues entre avril et fin juin se sont révélés un peu plus importants que par le passé, a ajouté M. Buhl. Au final, une certaine stabilité est attendue, celle-ci s'affichant cependant à un haut niveau.

De manière générale, les perspectives n'ont guère changé au regard des anticipations de mars dernier. L'entreprise st-galloise se veut optimiste, malgré des évolutions contrastées des différents marchés de la construction et des prix en hausse pour les métaux et les matières synthétiques. Geberit indique vouloir gagner des parts de marché à l'image des années précédentes. La situation reste favorable, même si le mois d'avril ne s'est pas déroulé aussi bien qu'escompté en raison du mauvais temps dans certaines régions d'Europe.

UBS a mis en exergue la solide performance délivrée par Geberit durant le trimestre initial de l'année 2018, malgré une évolution contrastée des divers marchés de la construction. L'évolution des marges a toutefois été qualifiée de "légère". Vontobel souligne pour sa part l'impact favorable des économies d'échelle, alors que les hausses de prix ont permis de compenser l'augmentation des cours des métaux.

Les investisseurs ont eux aussi salué les chiffres dévoilés par Geberit. Après une ouverture en nette hausse à la Bourse suisse, le titre Geberit a poursuivi sur sa lancée, jusqu'à atteindre 449,70 francs suisses, avant de clôturer à 441,90 francs suisses, en hausse de 2,6%, à contre-courant du SMI des valeurs vedettes, qui a reculé de 0,61%.

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