Zurich (awp) - L'équipementier de salles de bains Geberit a affiché sur les six premiers mois de l'année une croissance honorable, assortie d'une progression plus que proportionnelle de sa rentabilité. Cette dernière risque toutefois de s'infléchir sur la seconde moitié de 2018.

Le chiffre d'affaires du groupe saint-gallois s'est enrobé de 11,0% - hors effets de changes 4,3% - à 1,63 milliard de francs suisses. Sur le seul deuxième trimestre, la croissance a modérément ralenti à 10,3%. Le chiffre d'affaires a ainsi atteint 807 millions de francs suisses.

Au niveau opérationnel, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda), apuré des frais d'acquisition et d'intégration pour le céramiste finlandais Sanitec, s'est amélioré de 11,6% à 485 millions, égraine le rapport intermédiaire publié mardi. Le bénéfice net ajusté a gagné 13,1% à 362 millions.

La performance à mi-parcours s'avère légèrement moindre qu'escompté par les analystes consultés par AWP en matière de recettes. La rentabilité en revanche dépasse quelque peu la moyenne des projections.

Goulots d'étranglement persistants

L'important marché allemand, qui représente près du tiers des recettes de Geberit mais où sévit une pénurie persistante d'installateurs, a généré une contribution en modeste hausse de 3,8%. Péninsule ibérique, Italie, Suisse ou encore pays du Benelux ont affiché des taux de croissance de 5 à 10%.

Les revenus générés par la Grande-Bretagne et l'Irlande ont fondu de 8,4% et ceux des pays nordiques se sont affaissés de 1,5%.

Sur l'ensemble de l'exercice, le fabricant et installateur d'infrastructures sanitaires ambitionne d'étoffer ses revenus de quelque 4% en monnaies locales. La progression doit s'accompagner d'une rentabilité opérationnelle stable sur un an. Le directeur général Christian Buhl a rappelé en conférence de presse que la marge Ebitda s'était élevée à 28,2% en 2017, contre 29,8% sur les six premiers mois de 2018.

Le ralentissement en fin d'exercice est attribué à une pression salariale élevée, ainsi qu'à l'inflation attendue des prix des matières premières.

Dans le cadre de son programme de rachat d'actions sur trois ans lancé au milieu de l'an dernier, Geberit a déboursé 74 millions de francs suisses sur les six premiers mois de 2018, portant le total intermédiaire à 166 millions. L'enveloppe dévolue au rapatriement de titres comprend 450 millions.

Robuste, mais timide

UBS accueille dans un commentaire une performance robuste bien qu'attendue. La banque aux trois clés ne perçoit par ailleurs pas d'élément susceptible de faire grimper le titre. La Banque cantonale de Zurich (ZBK) note que les résultats sur le seul deuxième trimestre manquent de lustre et juge timides les prétentions de la direction en termes de rentabilité sur l'ensemble de l'exercice.

Vontobel évoque une dynamique intacte sur le front des revenus. Geberit paraît en bonne voie pour étoffer son bénéfice par action de plus de 10% tant sur l'année en cours que la suivante, moyennant une croissance organique "saine", une modeste amélioration de sa rentabilité et une atténuation des charges d'amortissement et des frais de rachat d'actions, étaie la banque privée zurichoise.

La nominative Geberit n'a guère profité de ces performances sur la place zurichoise, cédant 1,6% à 429,50 francs suisses, lanterne rouge d'un SMI en hausse de justesse (+0,05%).

jh/al/op