Zurich (awp) - Le spécialiste des installations sanitaires Geberit a essuyé les conséquences de la pandémie de Covid-19 au premier semestre. Mais l'espoir est de mise, dans la mesure où une amélioration s'est enclenchée à partir du mois de mai, ouvrant de meilleures perspectives pour le troisième trimestre en cours. Face aux incertitudes, aucune prévision pour la suite de l'exercice n'a pu être fournie.

Après le coup d'arrêt enregistré mi-mars, la demande est repartie à la hausse de la mi-mai à fin juin, a indiqué lundi dans une téléconférence Christian Buhl, directeur général (CEO) de Geberit. "La demande est presque revenue à son niveau d'avant-crise".

Il ne faut toutefois pas se réjouir trop vite à l'idée d'un troisième trimestre meilleur que le second. "La demande reste volatile, raison pour laquelle nous ne fournissons pas de prévisions pour le trimestre en cours", a-t-il expliqué.

Sur l'ensemble du premier semestre, les ventes ont reculé de 9,8% à 1,47 milliard de francs suisses. L'appréciation de la monnaie suisse observée à la suite de la pandémie a influencé négativement les résultats, alors qu'à taux de change constant, le chiffre d'affaires ne s'est replié que de 4,5%, a précisé le groupe dans un communiqué.

La situation s'est particulièrement aggravée au deuxième trimestre, pour lequel les ventes ont chuté de 15,9% à 671 millions ou de 10,7% ajusté des effets de change.

Le secteur du bâtiment a subi les conséquence des mesures prises par les gouvernements pour endiguer la pandémie dans plusieurs pays d'Europe. En Italie, en France, au Royaume-Uni et en Espagne, la plupart des chantiers sont restés fermés au cours d'une période prolongée, entraînant une chute des ventes de l'ordre de 40%. Hors des frontières européennes, l'Inde a été particulièrement touchée.

La situation a été meilleure pour les pays n'ayant pas pris de telles mesures, notamment en Allemagne, mais les activités ont tout de même ralenti.

La fermeture de la majeure partie des foires et salons professionnel a freiné le développement des affaires sur les six premiers mois. Dans plusieurs pays européens, de grands projets de construction ont été reportés, voire annulés. Mais le plus grand risque est de faire face à un deuxième confinement, selon le directeur général.

Une résilience supérieures aux attentes

La baisse est toutefois moins importante que ce que craignaient les analystes. Le consensus des attentes s'était en effet établi à 1,43 milliard, selon les analystes consultés par AWP. Dans la foulée des résultats, plusieurs spécialistes se sont montrés positivement surpris de la résilience dont a fait preuve l'équipementier sanitaire. Cela est de bon augure pour le secteur de la construction dans son ensemble, estiment-ils.

Depuis mai, toutes les usines de Geberit sont à nouveau ouvertes. Malgré la baisse des ventes, les capacités n'ont pas été réduites, néanmoins, la production a été flexibilisée grâce au travail temporaire et au solde de congé des collaborateurs. Des investissements sur le long terme continueront à être réalisés.

Au sujet des marges, M. Buhl n'a pas souhaité s'exprimer avant la présentation des résultats semestriels complets le 18 août. Des ventes plus faibles devraient inévitablement peser même si un effet positif sera apporté par les matières premières, dont les prix ont diminué de 3% en moyenne sur les six premiers mois. Geberit a également mis en oeuvre le relèvement de 1% des prix de vente.

A la Bourse, l'action Geberit a terminé en hausse de 0,65% à 483,40francs suisses, dans un SMI en progression de 1,26%.

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