Cette étude, publiée mercredi, illustre à quel point le secteur automobile risque d'éprouver des difficultés à respecter les règles de l'UE stipulant une réduction des émissions moyennes des flottes de voitures particulières à 95 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre d'ici 2021.

AlixPartners a fondé l'estimation du montant des pénalités potentielles sur la base des niveaux d'émissions des véhicules déclarés par les constructeurs automobiles à la fin 2017. Ces derniers ont depuis réduit leurs émissions de C02 en augmentant les ventes de véhicules électriques et hybrides.

Volkswagen a dit qu'il prévoyait de se conformer aux règles européennes. De son côté, FiatChrysler a dit début avril qu'il avait accepté de payer des centaines de millions d'euros à Tesla afin qu'il puisse comptabiliser dans son parc les voitures électriques et ramener ainsi le chiffre moyen des émissions de dioxyde de carbone à un niveau autorisé.

Volvo (groupe Geely) et Toyota sont les deux seuls noms du secteur susceptibles d'échapper à une amende, ce qui leur permettrait de vendre leurs crédits d'émissions excédentaires à d'autres constructeurs, poursuit l'étude.

Volkswagen Group, qui réunit notamment les marques VW, Audi, Skoda, Porsche et encore Seat, est confronté à la plus lourde amende parce que c'est le plus grand constructeur automobile européen en termes de parts de marché.

Le groupe allemand prévoit de produire massivement des voitures électriques en 2020 pour satisfaire aux règles d'émission de l'UE.

"Si vous construisez des grosses voitures et que vous détenez une grande part du marché des moteurs diesel, vous allez devoir agir pour limiter vos pénalités potentielles, a déclaré le directeur général d'AlixPartners, Elmar Kades.

Dans son étude Global Automotive Outlook, AlixPartners note que les ventes stagneront ou diminueront au cours des trois prochaines années, affectant les marges des fournisseurs et des constructeurs automobiles, en particulier ceux qui vendent à la fois des voitures électriques et des véhicules à moteur thermique.

"L'une des évolutions les plus spectaculaires c'est que la demande stagne ou recule tandis que les investissements sont historiquement élevés. Pour contrer la détérioration des marges, nous anticipons des mesures exhaustives de réduction des coûts à tous les niveaux", a déclaré Elmar Kades.

(Edward Taylor, Emma Cruz pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)