(Actualisation: nouvelles prévisions pour GE Power, réduction des coûts, cours de Bourse, contexte)

NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--Le conglomérat américain General Electric a annoncé jeudi qu'il s'attendait à une nouvelle année de consommation de trésorerie et de baisse de ses profits en 2019, en raison des difficultés de ses activités industrielles.

GE a indiqué prévoir en 2019 un bénéfice par action de 50 à 60 cents, contre 65 cents en 2018. Les analystes interrogés par FactSet tablaient pour 2019 sur un bénéfice par action ajusté de 70 cents.

GE a également indiqué jeudi que ses activités industrielles pourraient consommer cette année 2 milliards de dollars de plus que ce qu'elles engendreront en trésorerie. En 2018, le groupe avait dégagé un excédent de trésorerie de 4,5 milliards de dollars dans ses activités industrielles.

L'action GE gagne 3,7%, à 10,39 dollars, mercredi en début de séance à Wall Street.

Le président-directeur général de General Electric, Larry Culp, qui a pris ses fonctions en octobre, avait jusqu'à présent refusé de fournir des prévisions financières détaillées pour le conglomérat. Il s'était borné à déclarer la semaine dernière que les flux de trésorerie du groupe seraient négatifs cette année en raison des difficultés de la branche énergie, GE Power, qui poursuit ses efforts de restructuration.

GE Power, qui fabrique des turbines pour les centrales électriques et comprend les activités énergie acquises auprès d'Alstom en 2015, doit faire face à une érosion de la demande et à des coûts de restructuration importants pour s'adapter aux nouvelles conditions de marché.

La direction de GE tient une conférence depuis 13h30 pour discuter de ses projections financières. Dans un document de présentation publié sur son site Internet en vue de cette réunion, le groupe a indiqué que 2019 serait une année "de remise à zéro", dont le premier trimestre serait "le plus faible".

GE prévoit un flux de trésorerie ajusté, soit à périmètre et taux de change constants, négatif en 2019 dans le pôle énergie, avant "une amélioration importante" en 2020 et un retour à un excédent de trésorerie en 2021. La division a accusé un déficit de trésorerie de 2,7 milliards de dollars en 2018.

GE prévoit de réduire de 800 millions de dollars sur deux ans ses coûts dans son pôle énergie, qui emploie environ 60.000 personnes dans le monde pour produire des turbines fonctionnant pour l'essentiel au gaz et au charbon.

Le conglomérat, qui dispose de deux autres branches plus rentables, GE Aviation et GE Healthcare, prévoit également de réduire ses coûts au niveau administratif pour les ramener à moins de 700 millions de dollars en 2021, contre 1,2 milliard de dollars l'an dernier.

La trésorerie et les coûts du fleuron industriel américain sont scrutés par les investisseurs en raison des inquiétudes sur le poids de sa dette. Le groupe a perdu plus de la moitié de sa valeur en Bourse lors de l'année écoulée, alors qu'il a notamment dû réduire drastiquement son dividende.

Pour rembourser une partie de sa dette, GE s'est engagé à récupérer 30 milliards de dollars au moyen de ventes d'actifs, comme la cession de sa division de transport à Wabtec, la vente de sa participation dans la firme de services pétroliers Baker Hugues et plus récemment la cession de son activité biopharmaceutique GE Biopharma à son rival américain Danaher pour 21 milliards de dollars.

-Thomas Gryta, The Wall Street Journal (Version française Jérôme Batteau, Lydie Boucher) ed: LBO

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