New York (awp/afp) - General Electric (GE), en pleine restructuration, a indiqué jeudi anticiper un bénéfice opérationnel annuel inférieur aux attentes, ce qui provoquait un recul de plus de 1% de l'action dans les échanges électroniques de pré-séance à Wall Street.

Le conglomérat industriel américain prévoit de dégager un bénéfice par action ajusté des cessions d'actifs et autres éléments exceptionnels, référence en Amérique du nord, compris entre 50 et 60 cents en 2019, soit moins que les 70 cents attendus en moyenne par les analystes financiers, selon un communiqué.

La trésorerie disponible des activités industrielles devrait être négative de 2 milliards de dollars et dans le meilleur cas elle serait égale à zéro, ce qui suggère que General Electric ne devrait pas distribuer de dividendes.

"Les difficultés de GE en 2019 sont à la fois complexes et clairement identifiées", a souligné Larry Culp, PDG depuis octobre dernier, cité dans le communiqué.

Il y a réitéré ses priorités qui sont la réduction de l'énorme dette de l'entreprise et l'amélioration des résultats des activités industrielles et plus particulièrement du pôle Energie comprenant l'ancien fleuron français Alstom.

GE est devenu l'ombre du mastodonte qu'il était et qui a dominé l'industrie mondiale pendant des années, à cause de mauvais paris dans le secteur financier et les énergies fossiles et en raison d'erreurs de management.

Le groupe a notamment racheté pour 15 milliards de dollars le pôle énergie du fleuron industriel français Alstom en plein ralentissement du marché des réacteurs nucléaires.

GE, qui a besoin d'argent frais pour honorer les échéances de remboursement de son énorme dette, multiplie les initiatives pour renflouer ses caisses, la dernière en date étant la cession, pour 21,4 milliards de dollars, de ses activités biopharmaceutiques au groupe industriel Danaher.

L'entreprise a également décidé en octobre dernier de réduire son dividende à la portion congrue (1 cent par action).

GE mise également sur l'argent récupéré grâce à la fusion de ses activités de transport (locomotives et systèmes de signalisation) avec l'équipementier ferroviaire américain Wabtec, finalisée plus tôt dans le mois, ainsi que sur les 20 milliards d'un programme de cession d'actifs industriels lancé fin 2017 par John Flannery, le prédécesseur de M. Culp.

Il prévoit aussi de "monétiser ses participations restantes dans (ses coentreprises) Baker Hughes et Wabtec".

"Nous sommes trop endettés", a répété jeudi Larry Culp devant des investisseurs lors d'une journée qui leur est dédiée.

Il a promis que les résultats financiers allaient se stabiliser à partir de 2020 avant de s'améliorer en 2021, notamment pour ce qui est de la trésorerie disponible des activités industrielles.

GE a essuyé une perte nette de 23 milliards de dollars en 2018.

afp/al