New York (awp/afp) - La direction de General Motors (GM) était suspendue jeudi au vote crucial des dirigeants du syndicat UAW sur un accord préliminaire annoncé la veille pour tenter de mettre fin à une grève paralysant les usines américaines du groupe depuis le 16 septembre.

Le Conseil national du syndicat a débuté une réunion peu après 14H00 GMT (10H heure locale) à Detroit pour approuver le texte mais ne s'était toujours pas prononcé après plus de trois heures.

Cette instance devait également décider si la grève devait continuer jusqu'à l'adoption finale du texte, ou si elle s'arrêtait immédiatement.

Si le Conseil approuve le texte, valable pour quatre ans, celui-ci sera ensuite partagé avec la base du syndicat pour qu'elle se prononce à son tour.

Selon une source syndicale, le feu vert des membres n'est pas acquis parce que plus de 40% des salariés actuels de GM n'ont pas connu les moments difficiles du groupe et ne sont pas disposés à faire de gros sacrifices.

En cas d'approbation, l'UAW lancera ensuite les négociations avec Ford et Fiat Chrysler en se servant de l'accord GM comme base des discussions.

Le texte, dont des détails ont été fournis jeudi par l'UAW, prévoit le versement d'une prime de 11.000 dollars par salarié au moment de la ratification du nouveau contrat de travail.

Les salariés à temps partiel justifiant d'au moins trois ans d'ancienneté pourraient être titularisés à partir du 6 janvier 2020 mais GM a obtenu le droit de continuer à avoir recours aux intérimaires quand il le souhaite même s'il faudra souvent consulter l'UAW.

Autre victoire pour le constructeur automobile: il peut finaliser, comme annoncé en novembre dernier, la fermeture de trois usines -- une à Baltimore (Maryland), une à Warren (Michigan) et une dernière à Lordstown, dans l'Etat industriel de l'Ohio.

GM va pouvoir fermer un quatrième site, celui de Fontana (Californie) mais l'UAW a réussi à sauver l'usine de Detroit Hamtramck, qui se verra attribuer la production d'un nouveau véhicule.

Enfin, le constructeur va injecter 7,7 milliards de dollars dans ses usines américaines, ce qui devrait permettre de créer 9.000 emplois, selon une source proche de la direction.

Près de 50.000 salariés américains syndiqués de GM sont en grève depuis le 16 septembre, la plus longue depuis 1970. Ils réclament des hausses des salaires et l'amélioration de la situation des employés embauchés après le sauvetage historique du groupe de la faillite en 2009 par l'administration Obama.

L'arrêt de la production devrait coûter 2 milliards de dollars à GM, tandis que le manque à gagner est de plus de 4.000 dollars nets par salarié, selon les calculs des experts.

afp/rp