Le président américain, Donald Trump, a déclaré peu après qu'il préparait de nouvelles représailles contre Pékin et a "ordonné" aux entreprises américaines d'étudier la fermeture de leurs activités chinoises.

Les mesures détaillées par Pékin sont présentées comme la riposte à la taxation annoncée de quelque 300 milliards de dollars de produits chinois supplémentaires en deux étapes, le 1er septembre et 15 décembre.

Le ministère du Commerce chinois a déclaré dans un communiqué qu'il imposerait des droits de douane supplémentaires de 5% ou 10% sur un total de 5.078 produits provenant des Etats-Unis, parmi lesquels des produits agricoles tels que le soja, le pétrole brut et les petits avions.

La Chine va aussi rétablir la taxation d'automobiles et de pièces détachées d'origine américaine.

"La décision de la Chine de mettre en oeuvre des droits de douane supplémentaires a été rendue nécessaire par l'unilatéralisme et le protectionnisme des Etats-Unis", a dit le ministère chinois.

Les nouveaux droits chinois, comme les américains, prendront effet en deux étapes, le 1er septembre puis le 15 décembre.

"NOUS N'AVONS PAS BESOIN DE LA CHINE", DIT TRUMP

A Washington, Donald Trump a réuni à la mi-journée ses principaux conseillers sur les questions commerciales. Il avait auparavant publié des messages sur Twitter appelant les sociétés américaines implantées en Chine à rapatrier leur production.

"Nos formidables entreprises américaines ont pour ordre de commencer immédiatement à chercher une alternative à la Chine, y compris en ramenant vos entreprises à la maison et en fabriquant vos produits aux USA", a-t-il écrit.

"Nous n'avons pas besoin de la Chine et franchement, nous nous portons beaucoup mieux sans elle."

La Chambre de commerce américaine a rejeté cet appel.

"Nous partageons la frustration du président mais nous pensons qu'un engagement constructif et poursuivi est la bonne voie à suivre", a déclaré le responsable des affaires internationales Myron Brilliant dans un communiqué, exhortant les deux parties à atteindre rapidement un accord commercial.

"Le temps presse. Nous ne voulons pas voir une nouvelle détérioration des relations américano-chinoises", a-t-il ajouté.

Le président américain ne peut légalement pas obliger des entreprises américaines à quitter immédiatement la Chine et il n'a donné aucune précision sur la manière dont il entendait procéder pour y parvenir.

Pour Bill Reinsch, ancien haut responsable du département du Commerce, le président n'a que peu d'options à sa disposition pour forcer la main aux entreprises présentes en Chine et cela risquerait de pénaliser de grands groupes comme Apple, Boeing ou General Motors.

"On ne peut pas agir ainsi quand on est une économie de marché", a-t-il dit.

Les déclarations du président américain suscitent néanmoins l'inquiétude sur les marchés financiers: Wall Street perdait plus de 1,8% vers 17h50 GMT tandis que le dollar et les cours du pétrole étaient en net recul, tout comme les rendements des bons du Trésor. Apple reculait de 4,5% tandis que General Motors et Intel perdaient chacun plus de 3%.

(Judy Hua, Min Zhang et Se Young Lee à Pékin, David Shepardson et Andrea Shalal à Washington, Marc Angrand pour le service français)