"GILETS JAUNES"-POLÉMIQUES APRÈS LES ANNONCES DE MACRON

PARIS - Les mesures concédées mardi par Emmanuel Macron aux "Gilets jaunes", après plus d'une semaine d'inflexibilité, n'ont pas suffi à clore la controverse sur la fiscalité des carburants, alimentée par l'opposition qui réclame une suspension sur-le-champ des hausses programmées.

Deux manifestants de Seine-et-Marne, un chauffeur routier et une auto-entrepreneuse, Eric Drouet et Priscillia Ludosky, ont été reçus dans la soirée par le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, et ses deux secrétaires d'Etat, Brune Poirson et Emmanuelle Wargon.

A l'issue de plus d'une heure et demie de "discussions très libres", François de Rugy a déclaré que le gouvernement était "prêt à organiser des débats dans tous les départements" pour répondre à des revendications "qui vont très au-delà des questions de transition écologique (et de) carburant".

Dans son discours prononcé dans la matinée, Emmanuel Macron a refusé de suspendre les augmentations prévues au 1er janvier 2019, tout en annonçant la création d'un mécanisme permettant de moduler la fiscalité en fonction des cours du pétrole pour éviter à l'avenir des envolées trop brutales des prix à la pompe.

CLIMAT TENDU À LA RÉUNION AVANT L'ARRIVÉE D'ANNICK GIRARDIN

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION - Annick Girardin, ministre des Outre-mer, arrive mercredi à La Réunion où des affrontements ont éclaté mardi sur plusieurs barrages routiers entre "Gilets jaunes" et forces de l'ordre, au onzième jour du mouvement social qui paralyse l'île.

Contrairement aux journées précédentes, les gendarmes mobiles ont chargé pour lever des barrages sur les routes nationales, en plusieurs endroits de l'île. Un collectif de "Gilets jaunes" a condamné "avec fermeté l'attitude militaire de l'Etat face à un mouvement pacifique et structuré".

La ministre des Outre-mer aura aussi à répondre à l'inquiétude grandissante du monde économique, pour lequel la préfecture a activé de premières mesures d'urgence (traitement accéléré des demandes de chômage partiel, échéanciers pour le paiement des cotisations sociales…).

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FRANCE-UN ADMINISTRATEUR DU SÉNAT SOUPÇONNÉ D'ESPIONNAGE AU PROFIT DE LA CORÉE DU NORD

PARIS - Le Sénat français a annoncé mardi la suspension provisoire de l'un de ses administrateurs, que la justice soupçonne d'intelligence avec la Corée du Nord.

Le président de la chambre haute, Gérard Larcher, a autorisé la perquisition du bureau de l'intéressé, Benoît Quennedey, administrateur principal à la direction de l’Architecture, du patrimoine et des jardins.

Le haut fonctionnaire a été placé en garde à vue dimanche soir dans le cadre d'une enquête pour recueil et livraison d'informations à une puissance étrangère susceptibles de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation.

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INCIDENT DE KERTCH-TRUMP POURRAIT ANNULER SA RENCONTRE AVEC POUTINE

WASHINGTON - Le président américain Donald Trump a déclaré mardi dans un entretien au Washington Post qu'il pourrait annuler la rencontre prévue avec son homologue russe Vladimir Poutine en marge du sommet du G20, qui se tiendra en fin de semaine à Buenos Aires, après l'incident survenu dimanche entre les marines russe et ukrainienne dans le détroit de Kertch.

Selon le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, John Bolton, l'entretien prévu en marge du G20 entre Trump et Poutine doit porter sur des questions sécuritaires, le contrôle des armes, la situation au Moyen-Orient et en Ukraine.

NOUVELLES SANCTIONS ÉVOQUÉES CONTRE MOSCOU

MOSCOU/KERTCH - Après l'incident entre les marines russe et ukrainienne dans le détroit de Kertch, plusieurs dirigeants politiques européens ont évoqué mardi la possibilité de nouvelles sanctions économiques contre Moscou qui accentue sa pression sur l'Ukraine dans la mer d'Azov.

Les députés ukrainiens ont approuvé lundi soir l'instauration de la loi martiale pour une durée de 30 jours dans les zones les plus vulnérables à une offensive russe, accentuant selon le Kremlin les risques d'une escalade du conflit dans l'est du pays.

L'Allemagne, qui donne le ton de la politique européenne dans ce dossier, a appelé à un apaisement tout en faisant preuve de fermeté à l'égard de la Russie. Son chef de la diplomatie, Heiko Maas, a exhorté Moscou à respecter le droit international et la souveraineté territoriale des pays voisins.

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MAY EN ÉCOSSE POUR PROMOUVOIR L'ACCORD SUR LE BREXIT

LONDRES - La Première ministre britannique Theresa May poursuit en Ecosse mercredi sa tournée au Royaume-Uni pour défendre son accord de Brexit validé dimanche par l'Union européenne et qui sera soumis le 11 décembre au vote, bien loin d'être acquis, du Parlement de Westminster.

Les dirigeants des Vingt-Sept ont validé dimanche l'accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Pour Theresa May, point de salut hors de cet accord: s'il est rejeté par les députés britanniques, affirme-t-elle, ce sera un Brexit sans accord, avec de terribles conséquences économiques, ou alors un report de la sortie du pays de l'Union, voire pas de sortie du tout...

Dans cette délicate situation, la Première ministre a reçu mardi le coup de pied de l'âne: l'un des députés sur lesquels elle pensait le plus compter, Michael Fallon, a annoncé qu'il ne soutiendrait pas l'accord en l'état.

En visite en Irlande du Nord et au Pays de Galles mardi, Theresa May a réfuté les mises en garde du président américain Donald Trump sur les conséquences néfastes de l'accord de Brexit sur les relations commerciales entre Londres et Washington.

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WASHINGTON DÉÇU PAR LES RÉPONSES DE PÉKIN SUR LE COMMERCE

WASHINGTON - Le président américain Donald Trump est disposé à conclure un accord commercial avec la Chine, mais prêt à relever les droits de douanes sur les importations chinoises s'il n'y a pas d'avancée dans les relations commerciales lors d'un dîner prévu samedi avec le président chinois Xi Jinping, a déclaré mardi le conseiller économique de la Maison blanche, Larry Kudlow.

Quelques jours avant ce dîner très attendu, il n'était pas possible de savoir si les deux parties étaient convenues d'un ordre du jour officiel pour cette rencontre après le sommet du G20 à Buenos Aires. Le conseiller de Donald Trump a précisé qu'il n'y avait pas de discussions prévues pour les conseillers.

Larry Kudlow a dit à la presse que Washington y voyait l'occasion de "tourner la page" de la guerre commerciale entre les deux pays, mais il a ajouté que la Maison blanche avait été déçue par les réponses de la Chine jusqu'à présent.

S'il n'y a pas de progrès, Donald Trump est prêt à relever les droits de douane sur 200 milliards de dollars (176 milliards d'euros) de produits importés de Chine aux Etats-Unis, à 25% contre 10% aujourd'hui, et pourrait taxer 267 milliards de dollars de produits importés supplémentaires, a-t-il rappelé.

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NUCLÉAIRE NORD-CORÉEN: KIM JONG-UN PRÊT À AUTORISER UNE INSPECTION

WASHINGTON - Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un est disposé à accepter la venue d'inspecteurs internationaux pour qu'ils vérifient le démantèlement de l'un des principaux sites de missiles de la Corée du Nord, a rapporté mardi l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, citant des sources diplomatiques.

Selon l'une des sources citées par Yonhap, Kim Jong-un a dit au président sud-coréen Moon Jae-in lors de leur sommet en septembre être disposé à fermer le complexe nucléaire de Yongbyon et à autoriser une inspection, à condition que les Etats-Unis prennent des mesures de réciprocité.

La porte-parole du département d'Etat américain a déclaré que le secrétaire d'Etat Mike Pompeo et Kim Jong-un ont convenu lors d'une récente entrevue à Pyongyang de la venue d'inspecteurs en Corée du Nord, sans préciser si cela concernait le site de Yongbyon. "Nous attendons que Kim tienne ses promesses", a déclaré Heather Nauert.

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CHINE-EXPLOSION PRÈS D'UNE USINE CHIMIQUE, 22 MORTS

PEKIN - Une explosion près d'une usine chimique dans la province du Hebei, située dans le nord de la Chine, a fait 22 morts et au moins 22 blessés mercredi matin, a annoncé le gouvernement local.

Les autorités ont ouvert une enquête pour déterminer les causes de l'explosion survenue dans la ville de Zhangjiakou, a-t-il précisé dans un communiqué diffusé sur internet.

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TRUMP MENACE D'ANNULER LES SUBVENTIONS DE GENERAL MOTORS

Donald Trump a menacé de supprimer toutes les subventions allouées à General Motors, premier constructeur automobile américain, au lendemain de l'annonce d'une réduction de sa production et de ses effectifs en Amérique du Nord.

"Très déçu par GM et sa directrice générale, Mary Barra, pour la fermeture d'usines dans l'Ohio, le Michigan et le Maryland. Aucune fermeture au Mexique et en Chine. Les Etats-Unis ont sauvé GM, et voici les remerciements que nous obtenons", a écrit le président américain sur Twitter.

General Motors reculait mardi à la Bourse de New York à la suite de l'annonce de Donald Trump, lâchant près de 2,8% à 36,58 dollars à Wall Street vers 19h25 GMT.