Genfit cède 7% à 22,67 euros, pénalisé par l'impact dilutif de l'émission d'obligations convertibles pour un montant nominal d'environ 150 millions d'euros annoncée ce matin. Par ailleurs, le timing peut décevoir. Si la biotech avait pu attendre les résultats intermédiaires, à priori positifs, de la phase 3 de son traitement phare, l'elafibranor, dans la Nash (cirrhose non alcoolique), l'effet dilutif aurait été plus limité. Mais le retard de 4 à 6 mois annoncé en avril dernier dans le calendrier de cette phase 3 avait rendu ce scénario peu probable.

Le marché attend en effet ces résultats au second semestre 2019. Une date trop tardive compte tenu de la trésorerie de Genfit et qui a manifestement rendu nécessaire cette levée de fonds. Les capitaux frais serviront à financer la poursuite de l'étude de phase 3 sur l'elafibranor et la commercialisation espérée du médicament.

Cette opération, souscrite par des investisseurs institutionnels, peut de plus cacher une mauvaise nouvelle. Si la biotech a lancé ce placement, c'est sans doute qu'elle n'a plus l'espoir de conclure, dans les mois à venir, un partenariat avec une major pharmaceutique. Un accord de licence avec Novartis, Sanofi, etc., lui aurait en effet permis de financer son développement sans cette émission.

Dans la même logique, cette levée de fonds peut en outre signifier qu'aucun laboratoire n'est finalement intéressé par le rachat de Genfit, contrairement aux spéculations persistantes du marché. En début d'année, le titre avait bondi sur des rumeurs évoquant un possible intérêt de Novartis.

En parallèle à cette annonce, Genfit a fait état d'une position de trésorerie et équivalents de 113,8 millions d'euros à fin septembre contre 84,9 millions d'euros un an plus tôt. Au 30 juin 2017, la trésorerie et les équivalents de trésorerie totalisaient 126,3 millions d'euros.

Le chiffre d'affaires de Genfit sur les neufs premiers mois de 2017 s'est élevé à 91 000 euros contre 217 000 euros pour la même période en 2016.