Zurich (awp) - Georg Fischer a connu une forte croissance en 2018, toutefois en deçà des prévisions du marché. Ses dirigeants sont confiants s'agissant du nouvel exercice, malgré les difficultés attendues dans le secteur automobile, dont le conglomérat industriel cherche à réduire sa dépendance.

Pour la deuxième année consécutive, le chiffre d'affaires a augmenté de plus de 10% à 4,57 milliards de francs suisses, sans atteindre les prévisions des analystes consultés pour le consensus AWP qui se situaient à 4,63 milliards.

Georg Fischer a connu une croissance organique de 6,5%, bien au-dessus de l'objectif stratégique établi par la direction à l'horizon 2020 (entre 3 et 5%), mais en nette baisse en comparaison de l'exercice précédent (9,8%).

Le bénéfice opérationnel brut (Ebitda) a augmenté 7,7% à 529 millions de francs suisses. Le bénéfice d'exploitation (Ebit) a suivi la même tendance haussière à 382 millions (+9% sur un an). S'agissant de ce dernier indicateur, les analystes en attendaient 394 millions.

La société schaffhousoise a réalisé en 2018 un bénéfice net (après intérêts minoritaires) en hausse de 12% à 281 millions de francs suisses sur un an, a-t-elle indiqué dans un communiqué mercredi.

Après un très fort premier semestre, les marchés ont souffert au second semestre des tensions commerciales en cours, a expliqué Andreas Müller, actuel directeur financier, à AWP. Le futur directeur général - à l'issue de l'assemblée générale du 17 avril - s'attend à ce que la croissance organique du premier semestre 2019 soit en deçà de celle de l'année dernière, qui fut "exceptionnelle".

Piping Systems, locomotive de la croissance

La division GF Piping Systems (tuyauterie) est la plus rentable, avec une croissance organique de 8,2%, grâce au dynamisme des marchés américains et européens.

A l'avenir, cette division contribuera à hauteur de 46% environ du chiffre d'affaires, au lieu de 40% en 2018, a estimé Andreas Müller, diminuant d'autant la dépendance du groupe vis-à-vis du secteur automobile.

Les résultats de la division GF Casting Solutions - anciennement GF Automotive - a déçu les attentes du marché. Sa croissance organique (5,2%) connait une baisse significative par rapport à l'exercice précédent (8,9%).

Vontobel s'attendait à une meilleure performance, suite à la cession en décembre 2018 de deux de des fonderies allemandes du conglomérat industriel. Cette stratégie de désinvestissement devrait produire des effets à terme, a précisé M. Müller à AWP, d'autant que la division commence l'année 2019 avec un bon carnet de commandes.

Le groupe du nord de la Suisse veut aussi investir dans le domaine prometteur des composants en alliage haute performance ou superalliages pour l'industrie aéronautique ainsi que les turbines à gaz.

Confrontée à une moindre demande chinoise, la division GF Machining Solutions, présente une croissance organique à 5,4% (7,4% en 2017). Son carnet de commandes est toutefois à son plus haut niveau depuis dix ans. Les industries de l'espace et le secteur médical en Europe et aux Etats-Unis contribuent majoritairement à cette performance.

Le conseil d'administration proposera aux actionnaires un dividende en hausse à 25 francs suisses, soit deux francs suisses de plus qu'en 2017. Une rémunération conforme aux attentes des analystes.

Georg Fischer compte poursuivre ses objectifs de croissance du chiffre d'affaires établis entre 3% et 5% dans sa stratégie 2020, mais également atteindre une marge Ebit comprise entre 9 et 10% et un retour sur investissement entre 20 et 24%.

Après avoir ouvert en baisse de 1,3%, la nominative s'est quelque peu redressée dans l'après-midi avant de replonger. A la clôture de la Bourse suisse, le titre Georg Fischer s'est figé en repli de 1,1% à 908,50 francs suisses, alors que l'indice de référence SPI a décroché de 0,59%.

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