Zurich (awp) - Le groupe industriel Georg Fischer fait l'objet de vives critiques au sud du Gothard, où sa filiale tessinoise Agie a mis fin la semaine dernière à ses relations de travail avec 18 intérimaires, la plupart résidents sur le territoire cantonal, alors que les actionnaires se verront verser leur dividende en dépit de la crise actuelle.

Dans une note adressée aux médias, le MPS (Mouvement pour le socialisme) rappelle que le conglomérat schaffhousois avait déjà licencé l'année dernière une quinzaine d'employés dans le canton italophone, "dont certains avec plusieurs dizaines d'années d'ancienneté". Et de dénoncer les nouvelles coupes, qui touchent les intérimaires, "les plus faibles sur le marché du travail".

Sollicité lundi par AWP, l'industriel de Suisse orientale a confirmé que les suppressions de postes sont bien liées à la baisse d'activité causée par la crise sanitaire actuelle.

Résiliation et non renouvellement

"C'est la raison pour laquelle nous recourons à des agences d'intérim, afin de pouvoir ajuster nos ressources à la hausse ou à la baisse rapidement en fonction de la demande", a expliqué un porte-parole, insistant sur le fait qu'il s'agit de la résiliation ou du non renouvellement de contrats de travail temporaires.

Lors de la publication de ses résultats annuels fin février, Georg Fischer avait fait état pour sa division de machines-outils, GF Machining Solution - dont fait partie Agie - d'un recul organique de 7,5% des ventes, à 972 millions de francs suisses.

Le groupe avait alors mis en avant la stagnation de l'activité en Chine, ainsi que l'érosion de la demande aux Etats-Unis et en Europe, en particulier en Allemagne, durant le second semestre.

La division compte toujours quelque 500 collaborateurs sur le site de Losone, sur les 3500 que compte l'entreprise en Suisse à l'échelle du groupe, dont 900 à Schaffhouse, a détaillé le responsable de Georg Fischer.

Dividende maintenu

Dans sa diatribe, le MPS souligne qu'à l'occasion de l'assemblée générale du 15 avril dernier, les actionnaires de Georg Fischer ont validé le versement d'une rémunération inchangée de 25 francs suisses par action au titre de l'exercice écoulé, "faisant fi des appels au monde des entreprises de renoncer en partie ou en totalité à ces dividendes et à les réinvestir".

Interrogé par la RSI, le secrétaire syndical Marco Pellegrini, de l'OCST a pour sa part déploré que l'entreprise controlée par Georg Fischer "démontre son absence de scrupules à décharger ses problèmes sur les ressources humaines".

Début avril, l'entreprise avait fait part de l'introduction du chômage partiel sur ses sites suisses en raison du coronavirus, de l'adaptation des capacités de production en Europe, et de la réduction temporaire de 10 à 20% de la rémunération des membres du conseil d'administration et de la direction-

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