Genève (awp) - Givaudan a poursuivi sa vive croissance après neuf mois. Le numéro un mondial des arômes et parfums a vu ses revenus bondir en l'espace d'un an de 14,5% à 4,66 milliards de francs suisses, une performance dans l'ensemble saluée par les analystes.

Exprimé en données comparables, soit à taux de change et périmètre de consolidation constants, le chiffre d'affaires s'est hissé entre janvier et fin septembre à 4,33 milliards de francs suisses, soit une progression de 6,4%. Les acquisitions ont contribué aux ventes à hauteur de 380 millions, alors que les effets de change ont pesé pour 50 millions, indique jeudi l'entreprise établie à Vernier.

Les deux divisions ont affiché une croissance à deux chiffres. Les parfums ont vu leurs ventes gagner 11,2% à 2,09 milliards de francs suisses (+8,5% à 2,04 milliards sur une base comparable excluant les effets des acquisitions et des taux de change).

La division Arômes a dégagé des revenus de 2,58 milliards de francs suisses, ceux-ci s'envolant de 17,4% en l'espace d'un an. Les acquisitions ont contribué à hauteur de 305 millions, alors que l'impact des variations des taux de change a coûté 25 millions.

"Givaudan a poursuivi sur une bonne dynamique, avec un portefeuille de projets se situant à un niveau élevé. Tous les segments de produits et toutes les régions y ont contribué", se félicite le groupe, qui se concentre en particulier sur les essences naturelles et les soins corporels.

Croissance tous azimuts

Les récentes acquisitions, qui complètent une stratégie de rachats cadencée, portent l'évolution. Récemment, le groupe avait pour la première fois dépassé les 3 milliards de francs suisses de chiffre d'affaires sur un semestre.

Depuis 2014, Givaudan a procédé à plus d'une douzaine d'acquisitions, les dernières en date, cet été, étant le vietnamien Golden Frog, l'allemand Drom et le britannique Fragrance Oils. Le directeur général (CEO) du groupe verniolan, Gilles Andrier, revendique une "approche opportuniste" en matière de rachats, en gardant un oeil sur les entreprises qui s'inscrivent dans le "label santé" réclamé de plus en plus par les consommateurs, soit des produits avec des composants d'origine naturelle.

La performance sur neuf mois s'est révélée légèrement meilleure que les attentes. Cela vaut en particulier pour la croissance organique, qui a atteint 6,4%, contre une anticipation moyenne des experts consultés par AWP de 5,8%.

Au titre des perspectives, Givaudan confirme ses objectifs à moyen terme, soit une croissance des ventes entre 4 et 5% calculée sur une moyenne annuelle sur cinq ans, supérieure à celle du marché. Le groupe vise un flux de trésorerie disponible représentant entre 12 et 17% des revenus. Le maintien des pratiques actuelles en matière de dividende est aussi prévu.

Les analystes se sont montrés convaincus. Theodora Lee Joseph, de Goldman Sachs, souligne, au-delà des quantités et des volumes, que la croissance a aussi été qualitative. Les progrès ont surtout été apparents en Amérique du Nord, où Givaudan a fait sensiblement mieux que ses concurrents, en butte récemment à des baisses de ventes.

André Schäfferling, de Credit Suisse, souligne le fait que la multinationale soit parvenue à répercuter les hausses des prix des matières premières sur sa clientèle. Bémol, les analystes de Credit Suisse observent que pour le 3e trimestre uniquement, les ventes (1,57 milliard de francs suisses) n'ont pas tout à fait atteint les prévisions.

A la Bourse, l'action Givaudan a fini sur un gain de 2,1% à 2795 francs suisses, dans un SMI en hausse de 0,74%.

op/maj