Le géant suisse de l'agroalimentaire a précisé explorer les "options stratégiques" possibles pour sa filiale, estimant que "les opportunités de croissance de Nestlé Skin Health se situent de plus en plus en dehors du périmètre stratégique du groupe".

Cette annonce intervient après celle de la cession de sa filiale d'assurance Gerber Life Insurance, pour 1,55 milliard de dollars (1,33 milliard d'euros), tandis que, selon des sources proches du dossier, Nestlé souhaite racheter Horlicks, les boissons de Glaxosmithkline.

Nestlé Skin Health, qui regroupe les marques de soins Cetaphil et Proactiv, ainsi que celles du laboratoire dermatologique Galderma, a réalisé un chiffre d'affaires de 2,7 milliards de francs suisses (2,38 milliards d'euros) en 2017, soit 3% des ventes totales de Nestlé.

Galderma était passé sous le contrôle total de Nestlé en 2014 dans le cadre d'un échange de titres avec L'Oréal, lors de la réduction de la participation de Nestlé au capital du groupe français de cosmétiques.

"Renforcer notre stratégie sur l'alimentation, les boissons et la santé nutritionnelle offre une meilleure opportunité de croissance rentable à long terme et s'accorde pleinement avec les objectifs de l'entreprise", a déclaré le président et ancien directeur général de Nestlé, Paul Bulcke, dans un communiqué.

Lorsqu'il était aux commandes opérationnelles du groupe suisse, les produits de la peau étaient considérés comme une source de croissance et de rentabilité supérieure à celle des produits alimentaires traditionnels.

UNE RUPTURE STRATÉGIQUE

Mais les performances de la division n'ont pas été au rendez-vous, contraignant Nestlé à supprimer des emplois, à fermer une usine et à passer d'importantes dépréciations d'actifs sur sa division.

Pour Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel, Nestlé Skin Health pourrait valoir de six à 6,5 milliards de francs suisses (5,3 à 5,8 milliards d'euros), hors dettes financières, provisions et impôts différés.

La vente pourrait in fine rapporter, selon lui, entre six et huit milliards de francs (5,3 à 7,1 milliards d'euros) tandis qu'un autre analyste évoque un montant proche de sept milliards (€6,2 mds).

La décision de Nestlé constitue "une évolution importante et positive, visant à créer de la valeur pour les actionnaires", estiment les analystes de Jefferies.

Elle signe aussi une rupture avec la stratégie du précédent dirigeant, témoignant selon eux de la latitude dont bénéficie le directeur général du groupe, Mark Schneider, et de sa liberté par rapport aux décisions passées.

L'examen stratégique de la division devrait être achevé d'ici la mi-2019.

Vers 16h15, le titre Nestlé prenait 0,78% à 80,62 francs, évoluant de pair avec l'indice regroupant les valeurs agroalimentaires européennes qui gagnait 0,7%.

(John Revill; Catherine Mallebay-Vacqueur et Pascale Denis pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)

par John Revill et Martinne Geller