Zurich (awp) - Katanga Mining, filiale de Glencore exploitant notamment une mine de cuivre et de cobalt dans le sud de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le lancement d'une procédure de dissolution de l'entité opérationnelle Kamoto Copper Company (KCC), dans laquelle elle dispose de 75%.

Glencore dispose selon son rapport annuel 2017 de 863,3% des parts de Katanga, coté à la Bourse de Toronto.

La démarche lancée par la société étatique La Générale des Carrières et des Mines (Gécamines), partenaire de Katanga dans KCC, est motivée par les difficultés financières de la société, liées à des pertes inédites en 2014.

La valorisation de la société était alors tombée en dessous de la moitié de son capital autorisé. La non-résolution de ces problèmes à l'échéance du 31 décembre 2017 ouvrait la voie à des demandes légales de dissolution de l'entreprise, explique le communiqué de Katanga.

La filiale canadienne du mastodonte zougois des matières premières déplore le refus de la Gécamines d'entrer en matière sur un plan de recapitalisation de KCC qu'elle a présenté l'an dernier et assure s'évertuer encore à entrer en négociation avec son partenaire étatique.

ALLÉGEMENT DE CRÉANCES

Katanga examine notamment une conversion voire un effacement partiel de l'ardoise de KCC envers elle, susceptible de limiter les revenus qu'elle tire de cette coentreprise et de remanier les participations des partenaires. De telles options permettraient en revanche de sauvegarder les actifs de la société.

Le groupe minier canadien assure par ailleurs que la finalisation d'une étape de développement de projet par KCC lui permet désormais de dégager un flux de trésorerie positif. La garantie de sa maison-mère assure de surcroît à ses créanciers que leurs engagements seront honorés.

Une première audience a été agendée au 8 mai dans le cadre de la procédure lancée par la Gécamines, qui pourrait octroyer à KCC jusqu'à six mois supplémentaires pour assainir sa situation.

REDEVANCE CONTESTÉE

Les turbulences autour de KCC interviennent alors que président congolais Joseph Kabila a promulgué le 9 mars dernier un nouveau code minier, instaurant une redevance de 10% sur les métaux "stratégiques" extraits du sous-sol du pays d'Afrique centrale, contre 2% précédemment.

Plusieurs société minières, dont Glencore, s'étaient subséquemment retirées de la Fédération des entreprises congolaises (FEC) pour protester contre la manière dont cette dernière représentaient leurs intérêts.

Le code controversé fait depuis l'objet d'âpres négociations entre le pouvoir en RDC et les multinationales minières implantées sur le territoire.

AWP a appris auprès d'une source proche du dossier que la procédure enclenchée par la Gécamines n'était en rien liée avec les erreurs comptables chez Katanga, qui avaient amené en fin d'année dernière le groupe zougois à remanier l'organe de surveillance de sa filiale en y plaçant son propre directeur financier, Steven Kalmin.

A la clôture outre-Manche, la cotation primaire de Glencore avait égaré 0,1% à 380,30 pence, dans un Footsie en hausse marquée de 0,42%

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