Le métal jaune avait largement alimenté les rubriques spécialisées sur la dernière décennie, c’était le placement qu’il fallait suivre et que les investisseurs désiraient posséder pour dynamiser leur performance. Ce puissant consensus acheteur a laissé place à une absence d’intérêt qui s’est concrétisée par 30 % de baisse sur les deux dernières années.

Le facteur principal de ce désamour pour le métal jaune provient essentiellement de la faible inflation dans les pays avancés qui n’incite pas les investisseurs à protéger leurs actifs par du métal physique.

Le comportement sans brillance de l’or et des métaux précieux en général, paraissait légitime ces premiers mois de l’année, avec un appétit sans limite des intervenants pour les actions et pour le dollar qui a fortement progressé face à ses principales contreparties monétaires. Les indices européens se sont bonifiés en moyenne de 20 % sur les quatre premiers mois 2015 et le billet vert s’est apprécié de 7 % sur la même période de référence.

Il faut considérer de manière récurrente que la reprise graphique des matières premières est directement liée au développement de mouvement de correction sur les actions. Elle provient de la relation « intermarchés » qui profitent notamment, au compartiment des matières premières.

En effet, les arbitrages inéluctables pendant les phases élargies de réflexion des opérateurs (consolidations) génèrent quelques ajustements sur d’autres marchés. Les taux ont connu un redémarrage, à l’image du Bund allemand qui est passé de 0.19 % à plus 0.7% de rendement, idem pour l’OAT. Ces ajustements obligataires ont été accompagnés par la hausse du pétrole et la baisse du dollar. Le prolongement de cette phase de consolidation devrait profiter aux métaux précieux et principalement à l’or ; ces derniers devraient retrouver l’engouement des investisseurs pour regagner du terrain en parallèle au nouveau positionnement des cambistes, moins entreprenants sur le dollar.

L’Asie continue de s’approprier une partie des réserves mondiales à l’image de la Chine qui indique vouloir jouer un rôle plus actif sur le métal jaune, en ayant accumulé plusieurs centaines de tonnes de métal ces dernières années pour porter son stock global « non officiel » à plus de 3000 tonnes. Cette réserve constituerait la deuxième au monde derrière les USA. L’engouement affiché par Pékin ne devrait pas faiblir sur les prochains mois mais, au contraire, s’intensifier.

L’or est en retard par rapport aux autres sous-jacents « commodities » et pourrait retrouver rapidement un élan acheteur sur le court terme. La zone des 1100/1200 USD l’once demeure travaillée depuis des mois. En conséquence, les cours devraient trouver une dynamique pour s’extraire par le haut et aller toucher les 1330 USD : objectif plausible dans un schéma de reprise, même temporaire, des métaux précieux.