L’environnement n’a guère évolué sur le marché de l’or. Nous écrivions au début du mois que la hausse sporadique des tensions géopolitiques, l’incertitude liée à l’expansion du coronavirus et le maintien des politiques monétaires accommodantes constituaient le cocktail explosif pour propulser les cours de la relique barbare à la hausse. Force est de constater que ces trois facteurs se sont pleinement manifestés au cours du mois.

Sur le front géopolitique, les combats dans le nord-ouest syrien, opposant les dernières poches de djihadistes à l’armée régulière syrienne ont gagné en intensité. Ces affrontements prennent une toute autre tournure puisqu’ils opposent désormais la Turquie, soutenant les rebelles syriens, à la Russie, alliée au régime de Bachar. Face à la progression de l’armée syrienne vers la principale ville de région, Idlib, la Turquie, pleinement investi militairement,  a demandé un soutien américain via l’envoi de batterie antiaérienne Patriot. Cette équation complexe réveille ainsi indirectement de vieilles rancœurs entre l’OTAN et la Russie.

Concernant le coronavirus, si les marchés ont montré une grande résilience face à l’expansion du Covid-19 en Chine, le mode « panique » a été déclenché face à la multiplication des foyers en Europe, en Iran et en Corée du Sud. Le décrochage des indices boursiers et le retour de l’aversion au risque a naturellement profité aux actifs refuges, dont l’or.

Enfin, sur le volet monétaire, les opérateurs attendent une réponse ferme des banquiers centraux pour contrer le ralentissement de l’activité économique. Les investisseurs sont nombreux à tabler sur une baisse des taux de la Fed d’ici à avril. Les politiques monétaires accommodantes ont donc de beaux jours devant elles.

L’or progresse ainsi de plus de 8% depuis le début de l’année et de 25% sur un an glissant. Graphiquement, rien n’a mis à mal la tendance de fond haussière, en vigueur depuis début 2020. Les acheteurs gardent la main et aucune alerte baissière majeure n’aura lieu tant que les cours évolueront au-dessus de 1600 USD. La première cible majeure se situe au seuil psychologique des 1700 USD, avant le test de la résistance hebdomadaire majeure située à 1790 SUD, qui passe par les plus hauts de 2012.