Si l’or ne délivre qu’une maigre performance depuis le début de l’année (de l’ordre de 3%), force est de reconnaître sa résilience dans un contexte de marché caractérisé par un net regain d’appétit pour le risque. Les principaux indices boursiers s’apprêtent effectivement à terminer le premier trimestre 2019 sur une bonne note, à l’image des scores du S&P500 (+11,6%), du Stoxx Europe 600 NR (+11,4%), ou encore du China Shanghai Composite (+21.8%), qui se passent de commentaires.

Dans ce cadre, l’or comme valeur refuge réalise une véritable performance, que l’on doit à d’autres facteurs plus subtils. En tête de ces derniers, le jeu des banquiers centraux, pris en otage par la difficile soutenabilité des dettes nationales. En conséquence, les politiques monétaires resteront pro-cycliques, au risque d’accentuer les fluctuations économiques. Dit autrement, la Fed comme la BCE resteront accommodants, éloignant de ce fait les risques de frictions sur les marchés obligataires, une bonne chose pour l’or, qui ne délivre par définition aucun rendement.

Toujours dans la thématique des banques centrales, certaines institutions monétaires poursuivent à des rythmes plus ou moins modérés leurs achats d’or. C’est notamment le cas de la Russie et de l’Inde, qui ont récemment annoncé une nouvelle hausse de leur réserve de métal doré, un signal haussier à ne pas sous-estimer.

Graphiquement, en données journalières, nous maintenons notre biais haussier sur l’évolution des cours de la relique barbare. Les moyennes mobiles à 20, 50 et 100 jours demeurent ascendantes, validant le sens de la tendance. A très court terme, les acheteurs rencontrent des difficultés à l’approche des 1320 USD, bloquant ainsi les impulsions vers 1340 USD et par extension l’objectif majeur des 1360 USD. Il faudra par ailleurs préserver la ligne symbolique des 1300 USD l’once, au risque d’aller travailler une nouvelle fois la zone des 1280 USD.