Zurich (awp) - La Banque cantonale des Grisons (GKB) a vu ses performances opérationnelle et nette se contracter au cours des six premiers mois de l'exercice en cours. Au vu de la crise actuelle, la direction de l'établissement se félicite toutefois d'avoir dégagé des résultats meilleurs que ce qu'elle prévoyait en avril.

"Compte tenu de cette situation difficile, nous sommes très satisfaits des performances de la GKB et des résultats", a déclaré le directeur général (CEO) Daniel Fust, cité jeudi dans un communiqué.

Au cours de la période sous revue, le produit d'exploitation a diminué de 4,4% à 200,2 millions de francs suisses. Principale source de revenus de la banque, les opérations sur intérêts ont généré un résultat net de 130,6 millions, en hausse de 5,3%, à la faveur d'une légère hausse des créances hypothécaires.

Les recettes issues des commissions et services et des activités de négoce en revanche accusent un repli de respectivement 9,9% et 6,2%. La GKB signale toutefois que la contribution de ces activités aux recettes du groupe (30,7%), bien qu'en recul de 1,5 point de pourcentage, s'est maintenue au-dessus de la valeur stratégique de 30%.

Productivité en recul

Le résultat d'exploitation est ressorti à 96,9 millions de francs suisses, en repli de 6,8% par rapport au premier semestre 2019, en raison également d'une légère augmentation des charges (+3,0%), en raison notamment des investissements réalisés dans la numérisation.

Le ratio coûts-revenus s'est détérioré de 4,1 points de pourcentage à 51,1%. Quant au bénéfice net, il a reculé de 5,2% à 95,2 millions.

Au bilan, la GKB a vu ses créances hypothécaires gonfler de 1,6% depuis le début de l'année, pour atteindre 17,65 milliards de francs suisses. L'établissement cantonal indique par ailleurs avoir consenti des prêts Covid-19 à hauteur de 175,1 millions.

Au passif, les dépôts de la clientèle ont augmenté de 7,4% 17,94 milliards, précise la GKB dans son rapport à mi-parcours. Les avoirs sous gestion ont enflé de 0,9% à 36,50 milliards, dont près de 1,08 milliard d'argent frais (NNM).

Forte de ces résultats supérieurs aux attentes, la direction a revu à la hausse ses perspectives pour le reste de l'exercice qu'elle espère désormais terminer dans le haut de la fourchette de ses prévisions, soit un bénéfice annuel de 170 millions de francs suisses, ce qui représente un bénéfice par bon de participation d'environ 65 francs suisses.

Garantir le dividende

La GKB a par ailleurs redéfini certains de ses indicateurs en matière d'allocation de capital. Ainsi, la barre pour le ratio de fonds propres durs (CET-1) a été relevée à 17,5-22,5%, contre >14,5% jusqu'ici, et la fourchette du ratio de distribution a été élargie à 50-70% (50-60%).

La marge de manoeuvre étendue garantit la continuité de la rémunération des actionnaires, a affirmé M. Fust en conférence de presse. Selon lui, il faut s'attendre à l'avenir à des fluctuations de résultats sensiblement plus importantes, en raison notamment de la politique de la Banque nationale suisse (BNS).

Contrairement à d'autres banques, la pandémie n'a pas encore entraîné d'augmentation des correctifs de valeur pour la GKB. Malgré la crise, aucune nouvelle position de crédit menacée n'a été identifiée, a expliqué le directeur financier (CFO) Andreas Lötscher. Les 170 millions de francs suisses visés comme bénéfice annuel incluent des correctifs pour un montant de 10 millions, a précisé M. Fust.

buc/fr