Groupe ADP : ADP chute lourdement en Bourse, les inquiétudes montent quant au projet de privatisation
Le 10 mai 2019 à 15:24
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Le temps est à l’orage pour ADP qui chute de 10,03% à 152,50 euros sur la place de Paris, alors que les nuages s’amoncellent autour de son projet de privatisation. Comme la veille, le groupe aéroportuaire est pénalisé par la décision du Conseil constitutionnel de valider la démarche enclenchée par des parlementaires, afin d’organiser un référendum d’initiative partagée (RIP) sur la privatisation d'ADP. Ces derniers sont hostiles au projet en raison du caractère stratégique d’ADP, qui exploite les aéroports de Roissy-Charles de Gaulle, d’Orly et du Bourget.
Ils évoquent également le souvenir douloureux de la privatisation des autoroutes en 2005, perçue comme un cadeau de l'Etat au secteur privé.
Pour être organisé, ce référendum doit désormais recueillir le soutien d'environ 4,7 millions de Français dans les neufs mois qui viennent. Une condition sine qua non qui relève de la gageure. Le recours au " RIP " n'a jamais eu lieu depuis son introduction dans la Constitution en 2008.
Cette situation a toutefois suffisamment inquiété JPMorgan pour qu'il décide de dégrader sa recommandation sur ADP. Le broker américain affiche désormais une opinion Neutre sur la valeur (contre Surpondérer auparavant), avec un objectif de cours réduit de 210 à 160 euros. JPMorgan estime que " l'appétit en matière d'offres dans ce contexte sera impacté " et que le scénario baissier qu'il avait précédemment identifié, dans l'hypothèse d'une annulation de la privatisation, va être testé.
Ce matin, sur CNews, Bruno le Maire a pris acte de la décision du Conseil constitutionnel sur le RIP. Le ministre de l'Economie a déclaré qu'aucune décision sur la privatisation d'ADP ne sera prise dans le délai de la procédure.
" Nous mettrons à profit le temps de cette procédure pour mieux expliquer le projet de privatisation d'ADP aux Français ", a indiqué le ministre, ajoutant que " la privatisation est utile pour financer les innovations de rupture, pour désendetter le pays et pour l'intérêt général ".
Actuellement, l'Etat détient une participation de 50,6% au sein d'ADP, valorisée près de 8 milliards d'euros.
Aéroports de Paris développe et gère des aéroports, dont Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget. En 2023, le groupe a accueilli environ 99,7 millions de passagers à Paris-CDG et Paris-Orly, et environ 326,7 millions de passagers à l'étranger. Bénéficiant d'une situation géographique exceptionnelle et d'une zone de chalandise importante, Aéroports de Paris poursuit sa stratégie d'adaptation et de modernisation de ses terminaux, d'amélioration de la qualité des services et de développement des commerces et de l'immobilier. Le CA par activité se répartit comme suit :
- prestations de services aéroportuaires (32,9%) : gestion du trafic aérien, gestion des transports intermodaux et des terminaux, installation des infrastructures aéroportuaires, enregistrement et transfert des passagers, traitement des bagages, manutention des avions (nettoyage, guidage, assistance au placement et au démarrage, chargement et déchargement des aéronefs), etc. ;
- exploitation d'espaces commerciaux et de services (30,5%) : magasins, restaurants, banques, bureaux de change, etc. ;
- gestion immobilière (5,4%) : location de terrains et d'actifs immobiliers d'entreprise (commerces, bureaux, hôtels, bâtiments logistiques, etc.) ;
- autres (31,2%) : notamment gestion des aéroports à l'international, prestations d'ingénierie aéroportuaire, de télécommunications spécialisées, etc.