À Paris, l'indice CAC 40 avance de 0,8% à 5.355,88 points vers 08h00 GMT, après avoir cédé 1,93% jeudi pour tomber à un plus bas de six semaines. À Francfort, le Dax prend 0,95% et à Londres, le FTSE s'adjuge 0,7%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro progresse de 0,8%, le FTSEurofirst 300 monte de 0,83% et le Stoxx 600 gagne 0,79%.

En Asie, les Bourses chinoises ont gagné plus de 3%, les investisseurs passant outre la mise en oeuvre depuis ce vendredi 04h01 GMT d'une hausse des tarifs douaniers sur l'équivalent de 200 milliards de dollars d'importations de biens chinois.

"Cela marque une nette dégradation du conflit commercial, mais ce n'est pas encore devenu nucléaire", observe Neil Wilson, analyste marchés chez Markets.com.

En dépit des menaces de représailles de la Chine, les opérateurs de marché restent surtout attentifs à la poursuite des discussions entre les deux grandes puissances économiques mondiales, qui laisse espérer la conclusion plus ou moins prochaine d'un accord.

Le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin et le vice-Premier ministre chinois Liu He se sont rencontrés une heure et demie jeudi à Washington. Les discussions reprendront vendredi matin, a annoncé un porte-parole de la Maison blanche.

VALEURS

Les secteurs les plus affectés ces derniers jours par le regain de tensions commerciales signent les plus fortes progressions, à l'instar de la technologie (+1,13%), des ressources de base (+1,05%), des banques (+1,21%) et de l'automobile (+0,72%).

La cote est aussi animée par une actualité des entreprises nourrie.

A Paris, ADP chute encore de 9,26% sur fond de doutes sur la privatisation du groupe et d'une dégradation de la recommandation de JPMorgan à "neutre".

A l'inverse, Maisons du Monde s'envole de 11,83% après la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel jugé rassurant.

L'allemand Thyssenkrupp bondit de 7,79% après une information de Reuters selon laquelle le sidérurgiste envisage une introduction en Bourse partielle ou une découpe de son activité d'ascenseurs.

Iliad (+3,8%) et Michelin (+2%) bénéficient respectivement d'un relèvement du conseil de BAML et Goldman Sachs à "achat".

EN ASIE

L'indice composite de la Bourse de Shanghai a gagné 3,1% et le CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a pris 3,63% au terme d'une séance marquée par une certaine volatilité.

En dépit de ce rebond, les indices chinois accusent des pertes de l'ordre de 4,5% sur l'ensemble de la semaine, leur plus fort repli hebdomadaire depuis la semaine au 26 avril.

La tendance a été plus mitigée à Tokyo, où l'indice Nikkei a de nouveau clôturé en baisse (-0,27%) pour reculer de 4,1% sur la semaine (écourtée de la séance de lundi), ce qui constitue son plus fort recul hebdomadaire depuis la semaine au 21 décembre.

A WALL STREET

En dépit du rebond en Chine et en Europe, les contrats futures sur les indices américains évoluent en légère baisse.

La Bourse de New York a déjà fini dans le rouge jeudi mais au-dessus de ses plus bas du jour. L'indice Dow Jones a cédé 0,54% et le S&P-500 a perdu 0,30%. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,41%.

En séance, les indices ont cédé plus de 1% et le S&P comme le Nasdaq ont momentanément enfoncé leur moyenne mobile à 50 jours, un important seuil technique.

Les déclarations de Donald Trump, qui a jugé possible un accord dès cette semaine avec la Chine au vu d'une "belle lettre" que lui adressée son homologue chinois Xi Jinping, ont permis de freiner le repli du marché.

TAUX

Signe d'une certaine prudence qui demeure, les investisseurs restent positionnés sur les actifs jugés les plus sûrs.

Ainsi, le rendement des Treasuries à dix ans reste orienté à la baisse, à moins de 2,45%, contre un pic à 2,578% il y a une semaine.

En Europe, le rendement du Bund allemand de même échéance, référence pour la zone euro, est pratiquement inchangé à près de -0,05%.

CHANGES

Actif refuge par excellence, le yen se maintient proche d'un plus haut depuis début février face au dollar.

De son côté, le yuan a effacé le repli accusé lors de deux dernières séances face au dollar, dans la foulée du rebond des Bourses chinoises.

L'euro, qui se situe à 1,1225, n'a pas réagi à l'annonce d'une hausse inattendue des exportations allemandes en mars.

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, est pour sa part pratiquement inchangé. Les cambistes surveilleront l'annonce à 12h30 GMT de l'indice d'inflation CPI aux Etats-Unis.

PÉTROLE

Les cours du brut progressent dans la foulée du rebond des places boursières chinoises et européennes sur fond d'espoirs plus ou moins nourris d'un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine.

Le baril de Brent cote autour de 70,80 dollars et celui du brut léger américain (WTI) se traite à plus de 62 dollars.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Blandine Henault