Fnac bondit de 8,75% à 65,3 euros, signant un nouveau plus haut historique, soutenu par une note dithyrambique d'UBS. Le bureau d'études a initié sa couverture de la valeur avec une recommandation Acheter et un objectif de cours de 85 euros, estimant que l'acquisition de Darty va permettre au groupe de devenir le leader incontesté de la distribution spécialisée en France. Avec une part de marché estimée à 22,8%, il serait deux fois plus gros que ses principaux concurrents comme Conforama, Amazon ou But.

Fort de cette domination sur le marché français, UBS table pour Fnac/Darty sur une croissance annuelle des ventes de 1,9% entre 2015 et 2020, dont +1,5% de croissance organique. L'analyste anticipe aussi une nette amélioration de la marge opérationnelle courante du distributeur à 4,4%. En 2015, la seule Fnac avait vu ses ventes reculer de 0,2% à périmètre et changes constants et sa marge opérationnelle courante s'établir à 2,2%.

UBS identifie au moins quatre catalyseurs pour la croissance du distributeur spécialisé suite à la fusion. D'abord, l'effet de taille va permettre à Fnac/Darty de proposer des prix attractifs et des nouveaux services. Ensuite, la Fnac va pouvoir enrichir son offre de produits : après l'ouverture d'un rayon "cuisine", le distributeur pourrait se renforcer dans l'électroménager par exemple. Troisième soutien de la croissance : les synergies de revenus issues de la fusion qu'UBS estime à 25 millions d'euros. Le groupe devrait atteindre, et même dépasser, son objectif de synergies globales de 130 millions d'euros d'ici 2019 selon le bureau d'études. Enfin, Fnac/Darty va doper son réseau de franchisés.

Ces estimations placent UBS bien au-dessus du consensus (+30% au niveau de la prévision de résultat opérationnel courant ajusté). L'analyste explique que le marché sous-estime l'impact positif de la fusion dans au moins deux domaines, en plus des performances opérationnelles et du poids du nouvel ensemble sur le marché français.

D'abord, la croissance de l'activité et l'amélioration de la rentabilité de Fnac/Darty va permettre une nette accélération de la génération de cash flow du groupe. Le distributeur pourra ainsi réduire rapidement sa dette et apaiser les craintes du marché sur son bilan.

Ensuite, UBS ne partage par les réticences de certains investisseurs qui estiment que Fnac a payé trop cher pour acquérir Darty. Même à 170 pence par action, qui est le prix finalement concédé par le groupe français pour l'emporter, la création de valeur reste importante pour les actionnaires : 15 euros par titre Fnac selon le bureau d'études d'ici quatre ans.

Valeurs citées dans l'article : Groupe FNAC, Darty